Pékin organisera les Jeux Olympiques d'hiver 2022

Pékin a été élue ville hôte des Jeux Olympiques d'hiver 2022, selon le vote des 85 membres votants du Comité international olympique, ce vendredi à Kuala Lumpur.
Publié le 31/07/2015 à 13:47
Temps de lecture : 5 min
Pékin organisera les Jeux Olympiques d'hiver 2022

 Le choix de la ville organisatrice a été annoncé lors de la 128e session du Comité international olympique (CIO), à Kuala Lumpur, vendredi. Pékin devient du même coup la première ville à organiser des Jeux olympiques d'été et d'hiver.

Almaty, la plus grande ville du Kazakhstan, était la seule autre candidate en lice pour la tenue des JO 2022.

La capitale chinoise l'a emporté par 44 voix contre 40 dans un vote à bulletins secrets des 85 membres du CIO.

Malgré les préoccupations à propos de la dispersion des sites autour de Pékin, où le manque de neige qui nécessitera de recourir à de la neige artificielle, la capitale chinoise était la grande favorite après le succès des Jeux d'été de 2008, qui avaient coûté 40 milliards de dollars.
 Pékin n'a d'ailleurs pas hésité à mettre en évidence son expérience olympique pour convaincre le CIO de lui offrir de nouveau l'organisation des Jeux. La délégation chinoise a fait valoir qu'une grande partie des sites existe déjà et que l'organisation des Jeux de 2022 permettra l'éclosion des sports d'hiver dans le pays le plus peuplé du monde.

Almaty avait pour sa part l'avantage de proposer une candidature avec des sites regroupés. La délégation kazakhe avait tenté de convaincre le CIO en arguant que le choix d'Almaty enverrait un message positif aux pays en développement, à savoir que ceux-ci peuvent aussi organiser le plus grand événement sportif du monde.

Un accueil mitigé

Diffusée en direct par les médias officiels chinois, cette annonce a été accueillie à Pékin par des démonstrations de joie localisées et très orchestrées, mais peu d'enthousiasme spontané dans les rues.
Aucun concert de klaxons n'a toutefois éclaté dans les rues pékinoises, où la campagne de candidature n'a jamais atteint l'intensité de celle qui, en 2001, avait précédé l'attribution des JO d'été 2008.

Le choix du CIO a, en revanche, plongé dans la consternation les organisations de défense des droits de l'homme.

« La devise de l'olympisme Plus haut, plus vite, plus fort décrit parfaitement l'action du gouvernement chinois contre la société civile : davantage de militants pacifistes détenus, sur des périodes plus longues, et soumis à des traitements plus éprouvants », a estimé Sophie Richardson, directrice pour la Chine de l'ONG Human Rights Watch (HRW).

Selon l'organisation de défense des Tibétains Free Tibet, le CIO « a envoyé un mauvais signal » en choisissant la capitale chinoise, avec le « message entendu haut et fort à Pékin que les droits de l'homme et le Tibet comptent pour du beurre ».
 La candidature pékinoise était la favorite du scrutin. À Kuala Lumpur, ses responsables ont diffusé avant le vote, lors de leur dernière audition devant les membres du CIO, un message du président Xi Jinping : il a mis en avant le fort soutien du gouvernement chinois et promis des Jeux fantastiques.

Ils seront à budget autrement plus modeste que ceux de 2008. Le dossier chinois est évalué à un peu plus de 3 milliards de dollars américains.

L'Asie, centre de gravité de l'olympisme

Avec Pékin, l'Asie de l'Est s'impose à nouveau comme le nouveau centre de gravité de l'olympisme. La ville sud-coréenne de Pyeongchang accueillera déjà les Jeux d'hiver 2018 et Tokyo les Jeux d'été 2020.

Le choix de Pékin pour 2022, bien qu'attendu, reflète avant tout les problèmes économiques des autres parties du monde plutôt qu'une volonté assumée de camper dans la même région.

Quatre villes européennes (Stockholm, Oslo, Cracovie et Lviv) étaient initialement en lice pour les Jeux de 2022, mais elles se sont toutes désistées en raison d'un manque de soutien populaire et du coût exorbitant de l'événement.

Les Jeux olympiques de Sotchi, organisés en 2014 dans le sud de la Russie au coût de 46 milliards d'euros (65,8 G$CA), ont échaudé plus d'un prétendant.

Cette inflation des coûts a incité le CIO à introduire en décembre dernier plusieurs réformes pour réduire les frais de la compétition et attirer davantage de candidatures à l'avenir. Dans un document intitulé Agenda 2020, l'instance sportive a ouvert la voie à la tenue des Jeux dans deux villes ou deux pays différents à partir de 2024 et à une hausse du nombre des épreuves représentées.

Pékin 2022 présente un projet éclaté et propose un concept régional qui vise à développer un marché des sports d'hiver « au profit de plus de 300 millions de personnes vivant dans le nord de la Chine », soulignent ses responsables.

Plus tôt vendredi, le CIO a annoncé que Lausanne recevra le mandat d'organiser les Jeux olympiques d'hiver de la Jeunesse 2020. La ville suisse, siège du CIO depuis 1915 et de nombreuses fédérations internationales de sport, a été largement préférée à la ville roumaine de Brasov pour l'organisation des 3e JOJ d'hiver, étant élue avec 71 voix contre 10.

« On est extrêmement heureux, c'est génial de pouvoir ramener ces Jeux à la Suisse, à notre jeunesse et à Lausanne », a réagi Virginie Faivre, championne du monde de demi-lune, 4e aux Jeux olympiques de Sotchi en 2014 et l'une des ambassadrices de la candidature de Lausanne.

Pour sa part, le Comité olympique canadien (COC) a félicité, par voie de communiqué, Pékin et Lausanne pour leur sélection.

(r.canada)