
L'horloge tourne, et à un tout petit peu plus de trois mois du Mondial, tout n'est pas prêt.
Le Brésil est secoué par une fraude sociale, et par des retards accumulés au niveau de la construction de ses infrastructures.
Les douze stades prévus devaient être livrés au plus tard le 31 décembre 2013. Seulement sept sont prêts. Les cinq derniers tardent à livrer les finitions.
Celui de Curitiba est même positionné dans la catégorie du hors-délai total. La présidente du pays a même évité le camouflet en assurant qu'il sera prêt le jour-J.
Jérôme Valcke, le secrétaire général de la FIFA, a affirmé sur le ton de la résignation qu'il n'y aura pas de retard. « On va à 200 km/h, c'est bien au-delà de la limite de vitesse autorisée, mais ce sera le cas jusqu'au 12 juin », la veille du match d'ouverture du mondial.
Si la fronde sociale contre la corruption et la facture publique s'est quelque peu estompée, les manifestations régulières provoquées à Rio de Janeiro et Sao Paulo par la mouvance d'extrême gauche et des anarchistes dégénèrent systématiquement.
Le 6 février dernier, un caméraman perdait la vie, tué par une fusée d'artifice allumée par des manifestants.
Pour le Mondial, près de 170 000 policiers et militaires seront mobilisés. L'armée pourrait même intervenir si nécessaire.
Les Brésiliens, hostiles à la violence, ont assuré qu'ils ne manifesteront pas pendant la compétition. Cependant l'économie tourne au ralenti depuis trois ans et les prix flambent.
Un récent sondage a révélé qu'ils ne seraient plus que 52% à soutenir la tenue de la Coupe du Monde, contre 79% en 2009.
Et cela peut se comprendre. Le gouvernement avait promis que la compétition serait financée à 100% par des fonds privés. Mais ce sera bien le peuple qui réglera la majorité de la facture.
Enfin, toutes les infrastructures prévues ne seront pas prêtes, voire même oubliées. Et sinon, il reste le sportif. En fait, seul Luiz Felipe Scolari et sa sélection sont prêts à en découdre.