Publié le 13/03/2015 à 08:42
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Les médecins libéraux sont appelés à la grève aujourd'hui. Ils vont donc entamer une grève des gardes et des urgences pour protester contre le projet de loi santé de la ministre Marisol Touraine.
Dimanche ils seront rejoints par, les chirurgiens, les internes et les infirmiers qui manifesteront contre ce projet.
D'autres syndicats, comme la CSMF ou MG France ainsi que l'Ordre des médecins, plaident plutôt pour une réécriture du texte, dont l'examen doit débuter mardi en commission à l'Assemblée Nationale.
La ministre de la santé a dévoilé lundi ses arbitrages sur les articles qui suscitaient le plus de crispations, mais cela n'empêche pas les organisateurs du rassemblement d'espérer dépasser 20 000 manifestants défilant de la place Denfert-Rochereau (14e arrondissement) jusqu'au ministère de la santé, avenue Duquesne (7e arrondissement).
Le tiers-payant toujours au coeur des débats
Quelle que soit leur stratégie, les médecins s'entendent pour dénoncer la généralisation du tiers payant, mesure phare d'un projet de loi très large, qui va de la prévention du tabagisme à la définition du service public hospitalier.
Ils craignent que cette dispense d'avance de frais ne génère beaucoup de paperasse et ont peur de ne pas être remboursés correctement. « Cette pseudo-gratuité des soins va faire exploser les dépenses », ajoute Didier Legeais de l'Union des chirurgiens de France (UCDF).
Mais la mesure est plébiscitée par les Français, et Marisol Touraine a confirmé lundi que sa généralisation devrait être effective dès 2017. Cette déclaration a été vécue comme une « provocation » par le monde de la santé, qui s'est senti dupé par la ministre. Sentant la grogne monter, elle avait rouvert le dialogue et mis en place quatre tables rondes en février. Finalement elle a fait « un triple salto arrière pour retomber sur ses pieds » à six jours de la manifestation, ironise Eric Henry. Malgré quelques avancées, notamment sur la possibilité de se faire vacciner par les pharmaciens, contre laquelle les médecins étaient vent debout, la ministre a fait preuve d'« entêtement », estime aussi la CSMF.
(AFP / Le Monde)