
Alors qu'un redoux exceptionnel enveloppe la France, les stations de ski des Vosges ferment une à une leurs pistes et, pressées par le réchauffement climatique, repensent leur offre touristique.
Plusieurs stations vosgiennes ont baissé temporairement le rideau. Au "Schnep", les températures exceptionnellement douces ont réduit la neige à une peau de chagrin, mettant l'herbe de la montagne à nu.
En cause, l'étonnant redoux qui gagne la France, dernière illustration du réchauffement climatique et n'a pas épargné l'Est, où les températures sont "proches des records", selon Météo France.
Noëls verts
Les Vosges sont soumises à une "variabilité naturelle très importante", et les Noëls verts, sans flocons, y alternent régulièrement avec des hivers plus enneigés, nuance Bruno Vermot-Desroches, référent neige pour le massif à Météo France.
Dans une étude publiée début 2020, Météo France prévoyait ainsi en moyenne montagne, "à l'horizon 2050 (...), une réduction de la durée d'enneigement de plusieurs semaines et de l'épaisseur moyenne hivernale de 10 à 40%".
Les stations des Vosges sont donc en première ligne face à ces dérèglements. Certaines, comme celle de Ventron, l'an passé, ont même définitivement fermé, victime du manque de neige. Conscientes des enjeux, elles réfléchissent à des sources de revenus alternatives le reste de l'année pour pérenniser leurs activités et être moins dépendantes de la saison hivernale, épine dorsale de leur modèle économique.
Avenir en "4 saisons"
En 2013, la station de Gérardmer a ouvert un parcours accrobranche et un "grand projet" de "restructuration d'hôtel" pour muscler l'offre d'hébergement est en réflexion.
"L'avenir, c'est le +quatre saisons+, c'est clair", confirme Valérie Lanoë, chargée de communication à l'office de tourisme de Gérardmer, ville qui accueille l'une des plus importantes stations du massif. D'ailleurs sur place, "des activités estivales ont été ouvertes" cet été dans la station (locations de trottinettes, de vélos électriques ou de swincars...), poursuit Valérie Lanoë.
(AFP)