
Alors que les salariés du groupe pharmaceutique français demandent une prime de 120 euros qui se fait attendre depuis des mois, ces derniers et les syndicats, ont appris que le bonus d'arrivée du nouveau patron du groupe Olivier Brandicourt, était estimé à 4 millions d'euros. Le nouveau dirigeant va recevoir une indemnité forfaitaire brute de 2 millions d'euros lors de sa prise de fonction début avril, et une autre du même montant en janvier 2016, s'il est toujours en poste à ce moment-là.
Appel à la morale
"C'est incompréhensible", a jugé le porte-parole du gouvernement, Stéphane Le Foll. "Comment tous ces gens, qui expliquent que c'est le mérite et la prise de risque qui doivent faire les résultats, ces gens-là, à peine prennent-ils la tête d'une entreprise - c'est-à-dire qu'ils n'ont pris encore aucun risque - sont déjà assurés d'avoir rémunération sans commune mesure?" "Il faut qu'il y ait des règles qui soient réaffirmées, un peu de morale", a-t-il tancé.
"Quand on est chef d'entreprise, on n'est pas seul au monde, on est dans un contexte, et chacun doit tenir compte de ce contexte", "une période de difficulté pour beaucoup de Français", a déclaré le ministre des Finances Michel Sapin.
La CFDT, premier syndicat chez Sanofi, a appelé par la voix de son numéro un Laurent Berger le nouveau patron de Sanofi à "refuser" son "bonus de bienvenue" au nom de la "morale" et demandera à Matignon d'intervenir "si ce n'est pas le cas".
Dans l'entreprise, Thierry Bodin de la CGT, a qualifié la prime de "scandaleuse", "au regard de ce que vivent les salariés et chômeurs dans ce pays".
Une annonce qui fait forcément grincer des dents. Les salariés, à qui, on dit que les primes ne pourront être assumées, ont décidé de ne pas reprendre le travail.