Premiers blocages de sites considérés comme faisant l'apologie du terrorisme

Les autorités ont bloqué pour la première fois des sites, considérés comme faisant l'apologie du terrorisme, sans demander l'avis d'un juge.
Publié le 17/03/2015 à 08:31
Temps de lecture : 2 min
Premiers blocages de sites considérés comme faisant l'apologie du terrorisme

La france bloque des sites qui font l'apologie du terrorisme. Et c'est une première pour le pays. Le ministère de l'Intérieur a donc procédé hier au blocage administratif de plusieurs sites internet pour apologie du terrorisme.

Il s'agit des premières applications de l'une des mesures les plus débattues de la nouvelle loi antiterroriste votée au mois de novembre par les députés.

Parmi les sites bloqués, figure celui D'islamic-news-infos, d'al Hayat Media Center, une branche du groupe État islamique chargée de sa communication, ou Jihadmin.com, qui propose des publications de Daesh en téléchargement. 

Quels reproches ?

Le contenu du site incriminé n'a pas été détaillé pour l'heure. Sur la page qui remplace sa page d'accueil à l'heure actuelle, on peut simplement lire qu'il "provoque à des actes de terrorisme ou fait publiquement l'apologie d'actes terrorisme" au sens du ministère. Le journaliste David Thomson, bon connaisseur des réseaux djihadistes, le qualifie de site pro-jhiad peu influent.

L'administrateur d'islamic-news.info semble récuser l'accusation d'apologie du terrorisme. Il a indiqué à nextinpact.com qu'il ne se "laisser[a] pas intimider" et promet "une réponse détaillée.

Blocage critiqué

La demande de blocage ne nécessite pas d'intervention d'un juge. La liste des sites visés doit néanmoins être validée au préalable par l'Unité de coordination de la lutte antiterroriste pour ne pas nuire à des enquêtes en cours. Les décisions sont également supervisée par un magistrat de la Cnil. Le site visé dispose également d'un délai de deux mois pour déposer un recours. 

Ce fonctionnement n'est pas du goût de tous. Les détracteurs de la mesure regrettent son opacité. On ne connaît en effet pas les raisons précises du blocage des sites concernés.