Hier, jeudi 26 mai 2016, vous avez peut être remarqué que très grande majorité des quotidiens nationaux étaient absents des kiosques. Impossible de les dénicher ailleurs que sur internet. Mais pourquoi ?
Et bien toutes les rédactions de la presse quotidienne nationale ont en fait reçu mercredi une tribune politique, signée Philippe Martinez, le secrétaire général de la CGT. En gros, si cette tribune, d’une page complète, ne paraissait pas, la CGT bloquerai la publication.
Le Syndicat de la Presse Quotidienne Nationale (SPQN) a dénoncé une prise d’otage de la part de la CGT.
Dans l'édito du Figaro, publié sur internet ce jeudi 26 mai, même son de cloche : "Nous protestons contre ces blocages scandaleux dont nous sommes comme vous les victimes. Ils témoignent de la surenchère politique 'radicale' de la CGT".
"La CGT a décidé de bloquer l’impression des journaux qui avaient refusé de publier sous la contrainte un tract appelant le gouvernement à retirer la loi travail", s'est insurgé le patron de L'Opinion, Nicolas Beytout, dans un éditorial publié en ligne.
Laurent Joffrin, directeur du journal Libération a quant à lui déclaré : "On n'a jamais publié de communiqué sous la pression et on ne le fera jamais".
Un journaliste a même tweeté : « la CGT exigeait une pleine page sur la loi travail signée Philippe Martinez pour imprimer demain. Le pluralisme façon URSS. »
La CGT du Livre, elle, affirme le contraire en déclarant qu'il n'y avait eu "ni exigence, ni diktat" envers les journaux. En revanche, sur France Inter, le secrétaire général a confirmé que la CGT avait "proposé à tous les quotidiens de donner une expression à Philippe Martinez". "La liberté de la presse et la démocratie doivent se faire dans les deux sens. C'est nous qui sommes pris en otages par le gouvernement qui veut appliquer une loi".
Conséquence : tous les journaux qui ont refusé cette «proposition» ont vu leur publication bloquée. Aucun quotidien national n'est paru le jeudi 26 mai. Aucun ? Il y en a bien un qui "s'est couché" selon Laurent Joffrin, c'est l'Humanité, journal communiste. Etant le seul quotidien national a accepter de publier la tribune de Phulippe Martinez, le journal a également été le seul à paraître ce jeudi 26 mai. Le patron de L'Opinion, Nicolas Beytout a souligné que "Cette intrusion scandaleuse du syndicat dans les contenus des médias doit être dénoncée comme une déplorable atteinte à la démocratie".
Selon le SPQN : "Cette troisième non-parution, comme les deux précédentes, n'est liée à aucun contexte propre à nos journaux ou à nos imprimeries. Nos lecteurs sont les victimes d'un conflit strictement politique qui oppose la CGT au gouvernement".
Pour contrer cette non-parution, tous les quotidien ont publié leur contenu sur internet, à défaut de pouvoir imprimer leur journaux. Le Parisien et Le Figaro avaient même décidé de laisser leurs éditions en téléchargement gratuit pour l'occasion.