
Le mini-paquebot, fabriqué par un ex-mineur de fond, François Zanella, flotte toujours à Sarreguemines. Mais son état se dégrade, au grand dam de Jean-Yves Haus, le directeur du port nautique. Que va-t-il devenir ? Ses actuels propriétaires peinent à trouver une solution.
Passionné de paquebots, François Zanella a passé plus de dix ans à assembler dans son jardin de Morsbach, la réplique exacte au 1/8e du bateau de croisière de la Royal Caribbean.
Son rêve se concrétisera le 23 juin 2005, avec la mise à l'eau à Sarreguemines du «Majesty». Des milliers de personnes assistent à l'événement, très médiatisé. Les Zanella sillonnent ensuite pendant plusieurs années rivières et canaux, jusqu'à ce que François, dont la santé diminue, se décide à le mettre en vente. Il décède en mai 2015 à 66 ans, sans que son bateau ait trouvé repreneur.
Depuis, le «Majesty» ne navigue plus. Et, fatalement, subit les assauts du temps.
Que faire ?
Après la mort de François Zanella, «on a cogité pour savoir ce qu'on allait faire», reconnaît Christophe Francisco, 48 ans, gendre de François Zanella. Il est de nouveau mis en vente, là encore sans succès. Et puis, les dernières paroles du «patriarche» finissent par s'imposer: à la fin de sa vie, il avait suggéré «de le mettre sur un terrain familial», à une trentaine de kilomètres de Sarreguemines, avec l'idée d'en faire un lieu de visite et d'expositions, relate Cindy.
Mais le projet s'avère complexe et coûteux. Il faut en effet arracher à l'eau les 102 tonnes du «Majesty» et les transporter sur plusieurs dizaines de kilomètres.
En 2017, la famille tape donc à la porte des collectivités locales pour d'éventuelles subventions, en vain. A la mairie de Sarreguemines, on explique ne pas avoir de nouvelles du dossier «depuis quatre ans». Selon Christophe Francisco, sur un chiffrage initial de 200 000 euros, «on a économisé» environ 100 000 en faisant plusieurs choses «nous-mêmes», comme l'entretien du bateau ou la mise en état du terrain qui doit l'accueillir, il l'espère en 2023.
(AFP)