Mont-Saint-Martin en Meurthe-et-Moselle, durement touchée par les émeutes l'été dernier, a été le théâtre d'une opération «ville morte» mardi, son maire Serge De Carli, souhaitant «alerter» sur la situation qui voit la commune risquer de perdre son assurance à la fin du mois.
Et pour cause, l'assureur de Mont-Saint-Martin, Groupama, lui avait signifié en août le non-renouvellement de son contrat d'assurance au 1er janvier. Une prorogation de six mois avait ensuite été actée, mais ce délai prend fin le 30 juin.
Une procédure de marché public a été lancée via un appel à candidatures, mais la commune n'a reçu «aucune réponse», explique à l'AFP Serge de Carli, maire PCF de Mont-Saint-Martin. L'édile pointe «une faille dans un système démocratique, où la commune est quand même le cœur de la République».
La mairie avait été saccagée, l'école en partie brûlée, un centre pour personnes autistes sérieusement dégradé, durant les émeutes consécutives à la mort de Nahel, qui avaient perduré jusqu'au 13 juillet.
Un hôpital est implanté à Mont-Saint-Martin, qui héberge également le service d'état-civil pour toute l'agglomération (63 000 habitants) selon le premier magistrat. «Demain, tout ça, ça ne peut plus fonctionner», résume M. de Carli, pointant une situation «irrationnelle, ubuesque et invraisemblable». Les huit écoles de la commune, les clubs de sport, l'épicerie sociale, la mairie... «ne pourront plus fonctionner» en l'absence d'assurance.
M. de Carli évoque par ailleurs le risque de recevoir des propositions d'assurance «totalement inacceptables» avec des «cotisations multipliées par 1 000 ou des franchises à 2 millions d'euros, impossibles à gérer».
«L'État doit prendre ses responsabilités, afin de trouver une solution rapide et équitable à cette situation», ont appelé dans un communiqué les élus Front de Gauche et Républicain du conseil départemental de Meurthe-et-Moselle.
(AFP / image maps)