Maltraitance animale : l'association L214 dévoile une nouvelle vidéo choc

L’association de défense animale L214 a a nouveau dévoilé une vidéo choc. Après les abattoirs, c’est un élevage de poules pondeuses que l’association a infiltré.
Publié le 25/05/2016 à 11:27
Temps de lecture : 4 min
Maltraitance animale : l'association L214 dévoile une nouvelle vidéo choc

Après les abattoirs, c’est un élevage de poules pondeuses que l’association a infiltré et les images font froid dans le dos. Sur les images, tournées, selon L214, en avril dans le Gaec du Perrat à Chaleins (Ain), on peut voir des poules déplumées, une prolifération de poux et d'asticots, au sol mais également sur les oeufs, des cadavres de volailles en état de décomposition avancée gisant dans des cages ainsi que des accumulations de fiente. Les gallinacées sont enfermées dans des cages où elles n'ont que l'équivalent d'une feuille A4 en terme d'espace de "vie" par individu. Des conditions d’hygiène désastreuses et des conditions de vie atroces pour ces animaux.

"La situation dans cet élevage perdure, il y a eu des arrêtés préfectoraux mais ça ne va pas plus loin. Donc on porte plainte pour maltraitance sur animaux, on demande au préfet la fermeture, aux enseignes qui vendent leurs œufs d'arrêter et aux consommateurs de réfléchir à leur consommation", explique à l'AFP Brigitte Gothière, cofondatrice de l'association qui milite pour un monde sans consommation de viande.

Proche de Villefranche-sur-Saône, le Gaec du Perrat fait de l'élevage industriel de porcs et de volailles. Sur son site internet, il indique "accueillir 200.000 poules pondeuses" et disposer de "150.000 places" pour les poulettes. Il assure que l'élevage industriel en cage (code 3 sur les œufs), "dénigré à l'heure actuelle", est "pourtant l'un des seuls pouvant vous garantir une réelle fraicheur des œufs" et que la poule en cage "bénéficie d'une sécurité bactériologique parfaite".

Il s'agit du plus gros élevage de poules dans un département essentiellement producteur de volailles haut-de-gamme, les poulets de Bresse.
AFP / - Un panneau à l'entrée de l'élevage de poules le Gaec du Perrat à Chaleins dans l'Ain, le 24 mai 2016.

La préfecture de l'Ain a déjà pris plusieurs arrêtés sur ce Gaec. Dans l'un d'eux, datant du 6 janvier 2016, elle confirme que lors d'une inspection en août 2015 a été constatée "la présence importante de mouches dans le hangar +poulettes+ et de larves dans le hangar +pondeuses+" et relève des "accumulations de fientes". Le texte évoquait aussi plusieurs courriers d'une mairie proche se plaignant de la prolifération de mouches dans le voisinage.

La direction départementale de la protection des populations de l'Ain a assuré à l'AFP suivre la situation de prés et multiplier les inspections. L'élevage a notamment été mis en demeure sur l'aspect sanitaire et son activité a été brièvement suspendue fin mars. Le dernière inspection, en date du 18 mai, va entraîner de nouvelles demandes de mise en conformité, sans pour autant entraîner de nouvelle fermeture, assure Laurent Bazin, directeur de la DDPP.

Matines, qui distribue des oeufs issus de cet élevage a assuré que la marque allait cesser de s'y approvisionner, à cause des conditions "alarmantes" démontrée par L214.

David Cassin, le directeur qualité de Matines a déclaré : "Nous avons pris la décision de stopper les approvisionnements venant de cet élevage. Il n'y a pas un oeuf qui sera conditionné en provenance de cet éleveur" à partir d'aujourd'hui. Des mesures de "retrait en magasin des oeufs déjà commercialisés" vont également être prises.

L’association L214 a décidé de porter plainte et a mis en ligne une pétition pour que le site soit fermé.

Avec l'AFP