Meetings et manifestations sont prévus dans plus de 110 villes de France pour réclamer l'abrogation de cette Loi Travail. A Metz, le coup d'envoi de la mobilisation se fera à 14h30, place de la République
"Face à une telle loi, on ne peut pas attendre la présidentielle (...) il faut que les salariés se mobilisent dans la rue", a dit sur Franceinfo Philippe Martinez, le secrétaire général de la CGT.
Pour Jean-Claude Mailly, son homologue à FO interrogé sur France 2, la loi travail est "un ratage complet sur la méthode et le fond" qui va "laisser des traces" dans la majorité et suscite "beaucoup d'amertume" parmi les salariés qui ont battu le pavé pendant plusieurs mois.
Ce dernier s'attend à voir "moins de monde" dans la rue. Lors de la précédente journée, le 5 juillet, à peine 30.000 personnes avaient manifesté dans toute la France, selon la police, qui en a recensé entre 6.500 et 7.500 à Paris (45.000 dans la capitale, selon les syndicats).
- 'Erreurs au lancement de la loi' -
Après avoir réclamé, en vain, pendant des mois, le retrait de ce texte qu'ils considèrent comme source de "dumping social", les deux leaders marcheront à nouveau de conserve à Paris, entre Bastille et République, pour demander son abrogation. Ils auront à leurs côtés les responsables de FSU, Solidaires, Unef, UNL et Fidl.
Avec près de 1.200 policiers mobilisés, selon une source policière, les forces de l'ordre seront au rendez-vous, les précédentes journées ayant été émaillées de violences.
Treize journées de mobilisation depuis mars, une pétition record, des sondages montrant la désapprobation des Français, recours à l'article 49-3 pour faire passer le texte sans vote au Parlement... : cette réforme, une des dernières du quinquennat, a connu un parcours particulièrement agité.
Fort du soutien de la CFDT, l'exécutif est resté inflexible, défendant un texte de "progrès social" et le présentant comme une solution pour lutter contre le chômage.
Après le baroud d'honneur dans la rue de ce jeudi, les syndicats opposés au texte n'ont pas prévu de nouvelle date de mobilisation. Mais ils espèrent maintenir la pression, en entreprise et devant la justice.
Ils travaillent sur des recours possibles, notamment à travers des questions prioritaires de constitutionnalité, et se préparent à bloquer, dans les entreprises, tout accord permettant d'appliquer la loi: "il ne faut pas que la loi rentre dans les entreprises", a martelé jeudi M. Martinez.
A quelques mois de la présidentielle, le gouvernement veut aller vite sur ce dossier épineux. La plupart des décrets, dont les plus décriés (temps de travail, référendum en entreprise, accords offensifs), doivent être publiés en octobre.
La ministre du Travail, Myriam El Khomri, a reconnu récemment "des erreurs au lancement de cette loi", mais s'est également dite "fière des droits nouveaux qu'elle instaure, en particulier un droit universel à la formation pour tous nos concitoyens".
Avec l'AFP