Les agriculteurs lorrains demandent des mesures d'urgence

Les agriculteurs lorrains sont en grande difficulté cette année avec une perte de rendement de près de 40% par rapport à l'an dernier. Ils ont établi une liste de mesures d'urgence qu'ils ont adressé au Préfet, aux coopératives et aux banques.
Publié le 08/08/2016 à 11:04
Temps de lecture : 3 min
Les agriculteurs lorrains demandent des mesures d'urgence

Les agriculteurs lorrains sont en grande difficulté cette année. Manque de prix à la production, manque de valeur ajoutée, intempéries avec un terrible record : des rendements en céréales les plus faibles depuis 40 ans.

« Comment ne pas douter de notre avenir ? Comment motiver nos jeunes à s’installer dans ces conditions ? Et tout simplement, comment permettre à la France de préserver son agriculture et ses agriculteurs ? Autant de questions que nous nous posons quotidiennement, et pour lesquelles il est urgent de trouver des réponses. » estime Thomas Perin, président des Jeunes Agriculteurs du Grand EST.

Mais les Jeunes Agriculteurs ne baissent pas les bras. Ils ont établi une liste de propositions adressées au préfet, mais aussi à la direction régionale de l’agriculture, au conseil régional ainsi qu'à leurs coopératives, banques et organisations professionnelles agricoles. «Car si les annonces du Ministre de l’Agriculture du 27 juillet 2016 offrent une petite bouffée d’oxygène, il est nécessaire que d’autres mesures soient mises en place pour permettre de temporiser la situation actuelle. », poursuit Thomas Perin.

Ils demandent par exemple aux coopératives de faire des lots pour minimiser les pertes sur le blé, ou encore que la taxe phytosanitaire, qui devait augmenter de 50%, soit suspendue : « Entre soutien aux jeunes installés, mise en place de contrôles pédagogiques et non punitifs, aides à la trésorerie, travail sur la qualité et la valorisation des grains, exonérations de charges et taxes, diminution de moitié du montant de la CVO, travail sur l’accompagnement aux exploitations et aux exploitants, etc. , le nombre de possibilités est grand et des solutions concrètes existent ».

Aux semenciers, les JA du Grand Est demande une vente à prix coûtant : « Que les semenciers ne cherchent pas à faire de culbute sur le blé qu’ils nous achètent par rapport aux semences qu’ils nous vendent, explique Thomas Perin. On leur demande cette année une vente au prix coûtant. Pour nous, le premier euro économisé, c’est le premier euro gagné. »

Les Jeunes Agriculteurs demandent également à ce que le « cas de force majeure » puisse être invoqué : « Comme prévu dans ce plan de soutien, les agriculteurs auront la possibilité d’invoquer le « cas de force majeure », afin de bénéficier de leurs aides sans se conformer aux règlementations de la PAC. Il est donc important que soit mis en place des arrêtés reconnaissants ce cas de force majeure, permettant notamment aux agriculteurs de pouvoir obtenir des dérogations à l’implantation des CIPAN, même SIE, et ce, sur l’ensemble des départements de la région Grand Est, afin de ne laisser personne de côté. Des arrêtés similaires ont d’ores et déjà été pris dans d’autres régions. »

Thomas Perin, président des Jeunes Agriculteurs du Grand Est laisse une semaine à ses interlocuteurs pour formuler une réponse.