Grippe aviaire : la France relève le niveau de risque à "élevé" sur tout le territoire

La France vient de relever son niveau de risque de grippe aviaire. Il est passé à "élevé" après la découverte de nouveaux cas provoqués par des oiseaux migrateurs.
Publié le 06/12/2016 à 12:33
Temps de lecture : 4 min
Grippe aviaire : la France relève le niveau de risque à "élevé" sur tout le territoire
La France vient de relever son niveau de risque de grippe aviaire. Il est passé à "élevé" après la découverte de nouveaux cas provoqués par des oiseaux migrateurs. De nouvelles mesures de restriction de mouvement et de confinement dans les élevages mais aussi pour les chasseurs vont être mis en place. C'est à présent tout le territoire qui est concerné par cette alerte à la grippe aviaire.

De nouveaux foyers d'influenza aviaire H5N8, "hautement pathogène" pour les oiseaux, ont été découvert dans des élevages du Sud-Ouest et des cas dans la faune sauvage dans le Pas-de-Calais et en Haute-Savoie, selon le ministère de l'Agriculture. Si le niveau de risque a été relevé c'est à cause de "l'évolution rapide de la situation sanitaire en France et dans plusieurs pays d'Europe, et par la dynamique de propagation du virus", transporté par des oiseaux migrateurs, a précisé le ministère. Plusieurs pays européens sont touchés par ce virus dont la Suède, les Pays-Bas, l'Allemagne et la Suisse.

- Risque « élevé » qu'est ce que ça veut implique ? -

Il déclenche l'instauration de mesures de protection renforcées sur l'ensemble du territoire national dont l'obligation de confinement ou de pose de filets pour empêcher tout contact avec les oiseaux sauvages. Cela vaut pour tous les élevages commerciaux de volailles et les basses-cours. Tout rassemblement de volailles vivantes est également interdit, en particulier sur les marchés. Des dérogations peuvent être demandées si des dispositions particulières - pour l'instant non spécifiées - sont mises en œuvre pour éviter le risque de contamination par les oiseaux sauvages d'eau.

- et pour les chasseurs ? -

Concernant la chasse, les lâchers de gibiers à plume sont également interdits sur tout le territoire national. Les lâchers dans la nature de faisans et de perdrix d'élevage destinés à la chasse peuvent cependant être autorisés sous certaines conditions, tout comme l'utilisation des appelants (oiseaux d'élevage servant d'appâts vivants pour les oiseaux sauvages de même espèce). "La gestion de ce nouvel épisode d'influenza aviaire dépend de la mobilisation et l'engagement de tous les acteurs du secteur", a souligné le ministère.

Même si le virus ne présente aucun danger pour l'homme et que canards et autres volailles restent consommables, cette épizootie est un nouveau coup dur pour la filière qui n'est toujours pas sortie de la suspension de l'élevage au printemps dernier.

- Coup dur pour la filère du foie gras -

L'an passé, l'épizootie de grippe aviaire qui avait touché le Sud-Ouest avait entraîné un vide sanitaire de plusieurs mois pendant lesquels les exploitations avaient cessé de fonctionner. Si ces mesures avaient permis de combattre efficacement le virus, cela s'est fait au prix d'une perte de production de 25% pour la filière foie gras et d'un coût global estimé à 500 millions d'euros pour l'ensemble de la filière.

En 2015, la France avait exporté près de 5.000 tonnes de foie gras, sur les 19.200 tonnes produites dans l'hexagone. Sur les six premiers mois de 2016, les exportations de foie gras cru étaient en baisse de 27% à 725 tonnes et celles de foie gras transformé en recul de 15% à 263 tonnes, ajoutent les professionnels.

Avec l'AFP