
L'affaire commence à prendre une ampleur politique. Dimanche, un jeune manifestant a trouvé la mort à Sivens dans le Tarn.
Sivens, théâtre d'affrontements ce week-end. Sivens, où un nouveau projet de barrage doit voir le jour.
Le conseil général du Tarn souhaite créer une retenue d'eau artificielle d'une capacité de stockage de 1,5 million de mètres cubes sur le cours du Tescou, un petite rivière affluente du Tarn, sur la commune de Lisle-sur-Tarn.
Cet aménagement doit permettre d'alimenter les agriculteurs locaux en aval pour 70% et soutenir le débit du cours d'eau en été pour 30%.
Mais le projet fait l'objet d'une forte contestation, puisqu'il s'avère extrêmement coûteux (8,5 millions d'euros), et ne profiterait qu'à un petit nombre d'agriculteurs selon les opposants.
Dimanche, Rémi Fraisse, 21 ans, est décédé dans des circonstances encore floues.
La manifestation ayant dégénéré, les forces de l'ordre sur place ont du réagir. Ils auraient fait usage de bombes lacrymogènes, de flashball et de grenades assourdissantes.
L'autopsie réalisée hier a révélé que le jeune homme aurait été tué par une explosion. Les avocats de la famille ont annoncé qu'elle porterait plainte pour homicide volontaire.
Ce décès a suscité l'indignation des écologistes, notammant Cécile Duflot, qui parle de « bavure » dans la gestion de ses affrontements.
Elle demande en conséquence « l'arrêt immédiat des travaux sur le barrage du Sivens et la mise en place d'une enquête claire et précise sur les agissements des force de l'ordre ».
Bernard Cazeneuve, le ministre de l'Intérieur a appelé « au calme et à la retenue ». Selon lui, des « individus cagoulés aux mauvaises intentions » seraient à l'origine des violences samedi soir dans le Tarn.
Le président de la République François Hollande s'est exprimé aujourd'hui. Il a promis « toute la vérité » sur cette affaire.