
Depuis ce 7 janvier 2015, les membres des familles des victimes ne cessent de continuer à les faire vivre à travers leurs œuvres. Chloé Verlhac, la femme de Tignous, confie à BFMTV « moi j'ai perdu l'amour de ma vie, mais l'artiste, on peut le faire vivre », C'est ce qu'elle a souhaité faire en participant à la publication en octobre dernier d'un album hommage à son mari dans lequel elle a choisi chaque dessin publié.
Pour Maryse Wolinski, Georges continue de vivre à travers les nombreux post-it laissés sur les murs « mon futur c'était Georges. Aujourd'hui je ne sais pas ce que ça va être, je ne sais pas comment je vais vivre. » Confie-t-elle à BFMTV. Jeudi sera publié son livre hommage : « Chérie, je vais à Charlie. »
La journaliste Zineb El-Rhazoui vit aujourd'hui sous surveillance, constamment accompagnée de deux agents. « Même quand je vais acheter une baguette, ça fait discret l'arrivée en boulangerie, mais c'est comme ça », pour elle ça ne devrait pas se passer comme ça en France, elle ne devrait pas se sentir en danger en France.
Elle avoue travailler différemment aujourd'hui, « j'écris beaucoup de chez moi et puis évidemment ma liberté de mouvement n'est plus la même, je ne peux plus faire de reportage à l'étranger. » Eric Portheault vit lui aussi sous protection, c'est à Francetv info qu'il confie travailler dans un véritable bunker, « c'est dangereux de travailler pour Charlie Hebdo, c'est dangereux de dessiner pour Charlie Hebdo. Travailler dans un endroit qui est blindé de haut en bas avec des agents de sécurité, avec des officiers de sécurité qui vous suivent dans vos moindres déplacements, avec des policiers devant chez vous, devant vos locaux, c'est très particulier »
Le 7 janvier 2015, un policier était en patrouille dans Paris, il livre aujourd'hui à Europe1 un témoignage poignant. Le policier nommé Bruno dans l'article est âgé de 25 ans, c'est lui qui conduisait la voiture de police lorsqu'ils ont croisé les frères Kouachi qui sortaient des locaux de Charlie Hebdo. « Tout bascule dans l'horreur en une demi-seconde » confie-t-il à europe1, « la portière avant-droite s'ouvre. Cet homme sort, il est cagoulé et tout de suite il épaule une arme longue et tire. » Malgré les nombreux coups de feu, il parvient à faire reculer la voiture jusqu'au boulevard Richard-Lenoir, « on n'avait aucune chance face à eux. Ils ont tiré pour tuer, pas pour faire peur aux policiers et les faire bouger de leur chemin. »
Il confie à quel point cette semaine de commémoration est douloureuse pour lui, « Ces jours-ci, ça ressurgit et ça fait mal » il a aujourd'hui demandé sa mutation dans l'ouest, exprimant à Europe1 son refus de quitter le métier, « j'ai toujours eu envie de faire ce métier et malgré ce que j'ai vécu, je ne le quitterai pour rien au monde. »