
Nathalie Kosciusko-Morizet était l'invitée du journal de 20h de TF1 hier. L'ex-ministre de Nicolas Sarkozy a profité de cette occasion pour annoncer sa candidature aux primaires de la droite et du centre en vues des élections présidentielles de 2017.
«Oui, je suis candidate à la primaire», «je suis candidate pour donner à chacun la maîtrise de sa vie» et «pour porter une conception complètement différente du pouvoir» a-t-elle déclaré.
Avant d'ajouter : « J'ai envie de porter ce besoin de respiration, de vie, d'envie. Ce n'est pas une question de pouvoir, le pouvoir ça n'intéresse que ceux qui veulent le prendre, c'est une question de puissance de la société ».
L'ancienne numéro deux du parti Les Républicains n'est pour l'instant créditée que de 5% des intentions de vote à la primaire. Elle devra faire face au favori des sondage, Alain Juppé. Un pari qui s'annonce difficile, notamment au niveau des parrainages dont elle a besoin, 250 élus, dont au moins 20 parlementaires et 2 500 militants. Mais Nathalie Kosciusko-Morizet a bon espoir :
« Les parlementaires, ils sont libres. Le rendez-vous sur les parrainages, ce sera au mois de septembre. Je crois que ce ne sera pas un obstacle parce qu'il y a vingt parlementaires et bien plus pour vouloir que cette primaire soit vraiment ouverte », égratignant au passage Nicolas Sarkozy et Bruno Le Maire.
"Ils disent 'j'ai changé', 'je suis plus sage', 'je suis nouveau', 'je ferai mieux la prochaine fois'. Moi, dans cette campagne, j'ai envie de parler à la France, aux Français, j'ai envie de leur parler d'eux", a-t-elle lancé.
Candidate malheureuse à la mairie de Paris en 2014, elle avait été notamment attaquée à droite pour son "égocentrisme" et un tempérament de "tueuse".
Se revendiquant des "visionnaires" contre les "réactionnaires", Nathalie Kosciusko-Morizet a été écartée en décembre dernier de la vice-présidence de LR après qu'elle eut critiqué une nouvelle fois la stratégie de Nicolas Sarkozy face au Front national : ni désistement ni fusion avec les listes socialistes au second tour en cas de duel avec le FN.
Elle avait alors dénoncé des méthodes "staliniennes", critiquant la ligne identitaire de l'ancien président.
Dans un livre à paraître mercredi, "Nous avons changé de monde", elle expose les grandes lignes de son projet libéral.
Cette polytechnicienne prône notamment la fin des 35 heures, la dégressivité des allocations chômage, l'assouplissement des critères de licenciement, la suppression du statut de fonctionnaire généralisé.
"Le passage sous droit privé aurait plusieurs avantages: cela faciliterait la gestion des corps de l'État qui est un vrai casse-tête", déclarait-elle récemment dans une interview à La Tribune.
"On pourrait aussi instituer une vraie politique de ressources humaines et les allers/retours public-privé permettraient une respiration. Je sais de quoi je parle, j'ai démissionné de la fonction publique."
Elle détonne dans son camp par ses positions sur les thèmes de société. Hostile à l'extension de la déchéance de nationalité pour les crimes et délits terroristes, elle défend le mariage homosexuel et la procréation médicalement assistée (PMA) pour les couples de même sexe mais est contre la GPA (gestation pour autrui)
(Avec Reuters / Crédit photo : Reuters)