
La décision est actée. Le parti Les Républicains compte retirer à Nadine Morano son investiture pour les élections régionales en Meurthe-et-Moselle après ses propos sur la France, un pays de « race blanche ».
Plusieurs sources au sein de la direction de LR ont confirmé au Monde, mercredi 30 septembre, que le parti allait prendre cette décision lors du prochain bureau politique, prévu le 6 octobre, avant que la commission nationale d’investiture (CNI) l’officialise lors d’une réunion courant octobre. En revanche, la formation présidée par M. Sarkozy n’a pas l’intention d’exclure Mme Morano du parti.
Depuis plusieurs jours, la pression s’est accentuée autour de la députée européenne, et la tête de liste du parti pour les élections dans le Grand Est, Philippe Richert, avait demandé mercredi aux instances nationales de « tirer toutes les conséquences » concernant l’investiture de Mme Morano. Cette dernière, qui avait parlé, lors d’un passage télévisé, la « race blanche » de la France, a maintenu ses propos mercredi matin sur Europe 1.
Propos « exécrables »
« Les positions de Nadine Morano ne sont, aujourd’hui, pas compatibles » avec les orientations de son équipe, écrit M. Richert dans un communiqué.
« J’ai de multiples manières, dans la journée d’hier, tenté de joindre Mme Morano pour évoquer cette situation et son refus de répondre à mes appels illustre largement sa volonté de ne pas vraiment s’inscrire dans la démarche nécessairement collective qui est celle d’une campagne régionale. »
M. Richert a demandé le retrait de l’investiture de Mme Morano en Meurthe-et-Moselle « en plein accord avec l’ensemble des autres têtes de liste départementales ». Il faut dire que les propos de l’eurodéputée avait mis certains responsables locaux en colère, et le maire UDI de Nancy Laurent Hénart avait déjà demandé mardi à M. Richert de lui refuser la tête de liste si elle ne « retir(ait) pas ses propos ».
Au niveau national, Alain Juppé avait condamné la sortie de l’ancienne ministre et déclaré que « la notion de race ne (lui paraissait) pas quelque chose d’acceptable », tandis que Nathalie Kosciusko-Morizet avait qualifié d’« exécrables » les propos.
Pour autant, le parti avait jusqu’ici refusé de sanctionner l’élue. Le porte-parole des Républicains, Sébastien Huyghe, a par exemple expliqué mardi que les propos de Mme Morano « n’engagaient qu’elle » :
« Les Républicains réaffirment fortement que les propos de Nadine Morano n’engagent qu’elle. Clairement c’est une faute, c’est une faute qui n’engage qu’elle-même. C’est une faute politique et donc je pense que la sanction, elle viendra de la part de l’opinion, elle viendra de la part des électeurs. » (le Monde)