Loi Travail : Manuels Valls reçoit les partenaires sociaux dès 14h30 à Matignon

Le Premier Ministre, accompagné de Myriam El Khomri et Emmanuel Macron, présenteront dès 14h30 la nouvelle mouture de la Loi Travail aux partenaires sociaux, aux organisations lycéennes et étudiantes (UNEF et FAGE).
Publié le 14/03/2016 à 11:54
Temps de lecture : 3 min
Loi Travail : Manuels Valls reçoit les partenaires sociaux dès 14h30 à Matignon

Manuel Valls entend « corriger, rectifier, changer ce qui doit l'être, lever les ambiguïtés et répondre aux interrogations ». Ses propos font écho à ceux de François Hollande, qui a concédé jeudi qu'il y avait "forcément des éclaircissements à donner, des corrections à établir". Mais pas question, pour lui, de "retirer" le texte, qui doit être présenté en conseil des ministres le 24 mars.

Le gouvernement avance en terrain miné. Mercredi, les manifestations contre la réforme ont mobilisé de 220.000 personnes, selon la police, à 500.000 selon les organisateurs. Un "tour de chauffe" selon Force ouvrière.

Une nouvelle journée de grèves et de manifestations est fixée au 31 mars, à l'appel de sept syndicats de salariés (FO, CGT, Solidaires, FSU), d'étudiants (Unef) et de lycéens (Fidl, UNL). Les organisations de jeunes prévoient aussi de défiler dès jeudi. Selon un sondage Odoxa pour le Parisien, la jeunesse rejette à 78% la loi El Khomri.

Les "corrections" du gouvernement seront sans doute insuffisantes pour ces syndicats, qui exigent le retrait du texte, jugé irrécupérable. Ils se retrouveront jeudi en intersyndicale pour organiser leur mouvement.

Mais l'enjeu primordial, pour l'exécutif, est de rassurer la CFDT, mobilisée contre le texte après avoir accompagné la plupart des réformes économiques et sociales du quinquennat.

Le deuxième syndicat français approuve l'essentiel du projet - refondation du code du travail, avènement de l'accord majoritaire, souplesse laissée aux accords d'entreprises, CPA (compte personnel d'activité).

Mais deux mesures, venues se greffer sur le tard, sont jugées inacceptables: le plafonnement des indemnités prud'homales pour licenciement abusif et la réforme du licenciement économique, dont les critères seraient appréciés, pour les multinationales, sur leurs seules filiales françaises.

Le syndicat s'oppose aussi à la possibilité, dans les petites entreprises, d'appliquer le forfait-jours sans accord collectif.

Pour l'heure, les supputations vont bon train, mais le Premier ministre n'a quasiment rien laissé filtré de ses intentions.

Il doit aussi composer avec les craintes du patronat. Globalement satisfaits de la première mouture du projet de loi, le Medef et la CGPME redoutent que le gouvernement ne le dénature. "Renoncer serait suicidaire. Il faut conserver à ce texte toute sa cohérence", a estimé le président de l'UIMM Alexandre Saubot (négociateur social du Medef) dans le JDD.

Dernier impératif pour Manuel Valls: rassurer sa majorité. Il s'est livré mardi à un exercice de pédagogie lors d'un séminaire des députés socialistes, dont beaucoup ont menacé de s'opposer à la réforme si elle restait en l'état.

De nouvelles manifestations sont prévues le 17 mars du côté des organisations étudiantes et le 31 mars pour 7 syndicats.

Avec l'AFP

Crédit photo : AFP