
Après l'émotion mondiale suscitée par la photo d'aylan, ce petit garçon syrien de 3 ans mort noyé sur une plage turque, François Hollande et Angela Merkel sont désormais d'accord pour imposer l'accueil de réfugiés dans l'Union européenne.
Si François Hollande n'a pas repris l'expression de "quotas contraignants" utilisé par la chancelière, il s'est dit favorable à l'idée d'un mécanisme permanent et obligatoire de demandeurs d'asile insistant aussi sur une répartition équitable en Europe
La France dans ce procesus compte également sur la participation de tous les pays européens.
30 000 personnes « relocalisées »
Lundi 31 août, la chancelière allemande avait prévenu ses partenaires européens : « Si nous ne réussissons pas à répartir de manière juste les réfugiés, il est évident que la question de l’espace Schengen [liberté de circulation dans l’Union] sera à l’ordre du jour pour beaucoup », appelant chacun à prendre ses responsabilités. L’Allemagne s’attend à recevoir 800 000 demandes d’asile en 2015. « Je ne veux pas sortir maintenant tous les instruments de torture. Nous voulons trouver une solution en bons camarades », a-t-elle insisté, sous-entendant que son pays pourrait ne pas continuer éternellement de verser des aides structurelles ou de recevoir des travailleurs détachés.
Avant l’été, un plan de répartition de 40 000 réfugiés entre les Vingt-Huit avait suscité de vives discussions. Les « quotas » évoqués au départ par le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, avaient laissé la place à une répartition « volontaire ». Aujourd’hui, 30 000 de ces personnes arrivées sur les côtés italiennes ou grecques ont été « relocalisées ».
M. Juncker, qui milite toujours pour un mécanisme contraignant de répartition, devrait soutenir l’initiative franco-allemande. Il devait rencontrer le premier ministre hongrois, Viktor Orban, jeudi après-midi, dont le pays fait face à un afflux de migrants et réfugiés sans précédent. Avec la République tchèque, la Slovaquie et la Pologne, la Hongrie reste très réticente à l’idée d’accueillir des demandeurs d’asile sur son territoire. Or le président de la Commission devrait évoquer, mercredi 9 septembre, à Strasbourg, l’accueil de 120 000 demandeurs d’asile supplémentaires arrivés en Grèce, en Italie mais aussi en Hongrie.