Dans une lettre aux députés socialistes, le Premier ministre a fait une «succession d'annonces fortes», qui devraient notamment concerner «six millions et demi de Français» touchant des petites retraites et les fonctionnaires les plus modestes, dans le cadre du pacte de responsabilité et de solidarité. Parmi ces mesures :
Les retraités percevant moins de 1 200 euros de pensions ne seront pas concernés par le gel des pensions prévu par le plan d’économies du gouvernement.
Le «plan pauvreté», qui prévoit notamment une hausse du RSA, sera bien appliqué comme prévu au 1er septembre.
Une augmentation du salaire net annuel de 440 euros en moyenne pour les fonctionnaires les plus modestes.
Manuel Valls promet également dans sa lettre adressée aux députés PS et transmise à la presse, «une mesure fiscale de soutien au pouvoir d’achat des ménages modestes», «effective dès cette année», ainsi qu’une clause de revoyure pour le gel du point d’indice des fonctionnaires et une revalorisation pour les agents les plus modestes. Valls assure qu‘«il fera l’objet d’un rééxamen chaque année au regard de la croissance et des résultats du redressement économique de notre pays».
Pour Manuel Valls, ce discours est l'occasion d'envoyer des signes à ceux qui s'agitent au sein de sa majorité, avant le vote organisé mardi à l'Assemblée nationale sur le programme de stabilité du gouvernement, qui résume les grandes orientations économiques de la France jusqu'en 2017.
Car la fronde d'une partie des troupes PS ne faiblit pas contre le plan de 50 milliards d'euros d'économies, qui, à leurs yeux, affecte en priorité les plus fragiles et obère les chances d'un retour de la croissance. Même si le vote est purement consultatif, un rejet du texte ou une très forte abstention des troupes PS auraient des conséquences catastrophiques pour la majorité. Ce lundi matin sur LCI, Gérard Filoche, membre du bureau national du PS, s'est fendu d'une formule cinglante à l'égard du Premier ministre : "Valls, c'est cap suicide".