
Pas de coup de tonnerre à l'Assemblée Nationale. Comme prévu, les députés ont rejeté hier la motion de censure contre le gouvernement. Celle-ci, déposée par l’UMP et l’UDI, n’a recueilli que 234 voix alors qu'il fallait la majorité absolue, soit 289, pour renverser le gouvernement de Manuel Valls.
«Avec ce vote, et nous savons tous que cette motion de censure sera rejetée, nous clôturerons ce que nous pouvons appeler une péripétie parlementaire», avait prédit le chef de file des socialistes Bruno Le Roux quelques minutes avant le scrutin.
L'opposition donne de la voix
Avant lui, les cinq autres présidents de groupe avaient donné le ton. Christian Jacob, le chef des députés UMP, a tancé Manuel Valls : «Vous êtes à la tête d'une majorité chancelante qui vous oblige à parlementer. Chaque jour, vous vous coupez de vos troupes. Vous êtes à la merci de votre majorité, vous ne tenez plus le manche, vous ne pilotez plus !», a-t-il lancé, avant de demander la démission du Premier ministre.
Suivi dans la foulée par Philippe Vigier, le président du groupe UDI : «Votre majorité est dans l'impasse, vous êtes dans l'impasse. Vous ne pouvez mener à bien les réformes indispensables au redressement du pays. Le quinquennat s'est donc arrêté mardi à 16h25», avant de s'adresser aux frondeurs : «Prenez vos responsabilités, et renversez la table».
Manuel Valls a clôturé les débats en justifiant le passage en force du gouvernement. «L'autorité, c'est assumer ses responsabilités quand l'intérêt supérieur de la Nation l'exige».
Selon la procédure prévue par l’article 49-3 de la Constitution, le projet de loi Macron est adopté en première lecture, et fera la navette jusqu'au Sénat.