L'ancien président du Front National a encore provoqué des esclandres ce week-end dans une vidéo d'abord publiée sur le site du Front National puis retirée.
Repéré et enregistré par le Lab d'Europe 1, la vidéo circule à nouveau sur internet.
On peut y entendre Jean-Marie Le Pen s'en prendre à des personnalités telles que Guy Bedos, Yannick Noah ou encore Patrick Bruel.
Ces artistes avaient juré qu'en cas de victoire du Front National, ils quitteraient la France. Ce à quoi Jean-Marie Le Pen a répondu : « On fera une fournée la prochaine fois ».
Patrick Bruel a très vite réagit sur Twitter :
« J.M.Le Pen récidive
Avait-il besoin de nous rappeler son vrai visage et celui du FN
#xénophobe #raciste #antisémite #nausée »
SOS Racisme veut porter plainte
SOS Racisme a annoncé qu'une plainte « contre cette immonde et énième sortie » de Jean-Marie Le Pen, serait déposée dans les prochains jours.
Ce ne sera pas la première plainte à laquelle Jean-Marie Le Pen aura affaire puisqu'il a déjà été condamné à plusieurs reprises pour incitation à la haine raciale ou contestation de crimes contre l'humanité ; notamment en qualifiant les chambres à gaz nazies de « détail de l'histoire ».
Jean-Marie Le Pen poussé vers la sortie ?
Le FN n'est pas resté de marbre non plus face à ce énième dérapage de la part de l'ancien président du parti.
Pour Louis Aliot, vice-président du Front National et compagnon de Marine Le Pen, c'est « une mauvaise phrase de plus. C'est stupide politiquement et consternant »
Gilbert Collard, député du Rassemblement Bleu Marine (RBM),lui, n'a pas hésité à suggérer le départ en retraite de Jean-Marie Le Pen car pour lui ces propos sont « inacceptables et intolérables »
Sa fille, Marine Le Pen, a quant à elle, décidé de prendre ses distances.
Alors que le travail acharné de l'actuelle présidente vient à peine de porter ses fruits – en remportant notamment 24,95% des voix aux élections européennes- Jean-Marie Le Pen, lui, semble vouloir rappeler aux votants que la politique de sa fille n'est pas celle que lui incarne depuis quatre décennies.
Marine Le Pen lutte en effet depuis 3 ans pour faire oublier les origines xénophobes et antisémites du parti fondé par son père il y a 42 ans.
Elle a jugée que ce dérapage était une « faute politique » et que son père aurait du prévoir les interprétations qu'il était possible de faire du mot « fournée », bien qu'elle évoque une « interprétation malveillante » des propos de son père.
Jean-Marie Le Pen lui, rejette toute accusation et nie le caractère antisémite de ses propos, allant jusqu'à dire qu'il ignorait l'appartenance juive de Patrick Bruel.
Il a ajouté sur RMC : « Je considère que la faute politique, c'est ceux qui se sont alignés sur la pensée unique. Ils voudraient ressembler aux autres partis politiques. Si c'est le vœu d'un certain nombre de dirigeants du FN, ils ont réussi. C'est eux qui ont fait une faute politique, pas moi. »
Avec cette confrontation, c'est l'identité du Front National qui est à nouveau remise en question, mais Marine Le Pen pourrait bien s'en servir pour discréditer son père et continuer sa normalisation du Front National
