
L'archipel de Wallis-et-Futuna a témoigné lundi (heure locale, dimanche, heure de Paris) de son attachement à la République française, recevant avec chaleur François Hollande, premier président à y faire escale depuis Valéry Giscard d'Estaing, 37 ans plus tôt.
A Wallis, François Hollande était l'hôte de la chefferie du royaume d'Uvéa, l'un des trois royaumes coutumiers que compte l'archipel. En son honneur, celle-ci a organisé sous une pluie tropicale tenace la cérémonie du Kava, du nom d'un breuvage sacré à base de racines et de branches de poivrier broyées, diluées et malaxées.
Le chef de l'Etat, ceint d'une couronne de fleurs, a assisté pendant plus d'une heure à ce rituel très haut en couleur qui s'est achevé par la dégustation d'une coupe de Kava taillée dans une noix de coco.
Tout autour: de solides guerriers, porteurs de lances d'apparat et vêtus de pagnes en fibres de coco ornés de motifs géométriques ocre ainsi que des centaines de dignitaires locaux et de Wallésiens.
Un peu plus tard, devant l'Assemblée territoriale, François Hollande a multiplié les promesses : plus de crédits pour la santé, l'installation d'un centre de dialyse et d'un scanner, un prix de l'électricité, aujourd'hui cinq fois supérieur à celui de la Métropole, ramené progressivement au même niveau d'ici à 2020 ou encore une nouvelle liaison aérienne.
En campagne, le candidat Hollande avait promis de visiter les onze territoires d'outre-mer habités. "Mission" accomplie, s'est-il félicité devant les élus de l'île.
- Quid de dette nucléaire ? -
François Hollande a enchaîné dimanche soir avec la Polynésie française, une visite plus "sensible" politiquement, selon ses propres mots.
Au-delà de l'accueil avec forces colliers de fleurs et danses traditionnelles, l'objectif de l'Elyée est de "solenniser une relation avec la République un peu abîmée et froissée" lors du précédent quinquennat.
Avec un "enjeu principal" : l'indemnisation des victimes des 193 essais nucléaires que la France a conduits de 1966 à 1996 sur les atolls de Mururoa et Fangataufa. "Où ma parole sera la plus attendue, ce sera sur les réparations, les indemnisations liées aux essais nucléaires", a confirmé M. Hollande.
Seuls une vingtaine de dossiers sur un millier ont fait l'objet d'une indemnisation, relève l'Elysée. François Hollande devrait ainsi apporter une "réponse politique" aux Polynésiens qui considèrent que ces essais sont la cause de nombreux cancers dans l'archipel.
Il devrait être aussi question de la "dette nucléaire", également surnommée "le milliard Chirac" (aujourd'hui 150 millions d'euros), une rente annuelle accordée par l'Etat à la fin des essais en 1996 mais dont le montant a été réduit à plusieurs reprises. Les élus polynésiens souhaitent qu'elle soit pérennisée.
(Avec l'AFP - Crédit Photo : Stéphane de Sakutin/AFP)