Manuel Valls et Christiane Taubira avaient affirmé ne pas être au courant des écoutes de l'ancien chef de l'État, Nicolas Sarkozy.
L'hebdomadaire le Canard enchaîné prétend le contraire dans son édition qui paraît aujourd'hui.
Selon le Canard, les deux ministres savaient que l'ex-résident de l'Élysée était placé sur écoute. Le parquet aurait transmis l'information, sous forme de synthèse, à la garde des Sceaux, le 26 février dernier.
Manuel Valls a lui été mis au courant par les officiers de police judiciaire « devant lui faire parvenir régulièrement leur rapport sur l'avancement de l'enquête ».
Jean-Marc Ayrault, le Premier ministre, a tenté d'éteindre un éventuel nouvel incendie, en se justifiant hier soir au JT de France 2.
L'exécutif « n'a pas appris le contenu des écoutes », a assuré Ayrault. « Nous ne savions pas que les écoutes étaient diligentées », a-t-il insisté.
Le Premier ministre a expliqué hier soir que les deux juges chargés de l'enquête depuis avril 2013 sur un éventuel financement de la campagne présidentielle de 2007 de Nicolas Sarkozy avaient découvert « des faits nouveaux n'ayant rien à voir avec leur saisine ».
Le président de la République François Hollande a indiqué qu'il « ne lui appartient pas de s'immiscer dans une affaire judiciaire ».
Quant à l'opposition, elle s'offusque.
Le numéro un de l'UMP, Jean-François Copé accuse Christiane Taubira d'avoir « menti », et demande la démission de la ministre de la Justice.
Nadine Morano parle même de « syndrome Cahuzac [qui] atteint le gouvernement », et de mensonge public.
La principale intéressée, Christiane Taubira, a répondu aux accusations la concernant en milieu de journée. « Je n'ai pas menti et je ne démissionne pas », a-t-elle tonné.
