
Sur la sellette depuis plusieurs semaines et en désaccord profond avec le président sur la question de la déchéance de nationalité, Christiane Taubira a présenté aujourd'hui sa démission. Selon un communiqué de l’Élysée, François Hollande a accepté la décision de la garde des sceaux, « ils ont convenu de la nécessité de mettre fin à ses fonctions au moment où le débat sur la révision constitutionnelle s'ouvre à l'Assemblée nationale »
Une demi-surprise
Sa démission a été prise samedi, avant le départ du président pour l'Inde, une décision qui a surpris le chef de l’État alors que l'ex-garde des sceaux avait choisi de rester au gouvernement.
Le président l'affirme, elle « aura mené avec conviction, détermination et talent la réforme de la justice et joué un rôle majeur dans l'adoption du mariage pour tous » et pourtant sa démission n'est qu'une demi-surprise. Même si François Hollande rechignait à s'en séparer, la position de Christiane Taubira devenait intenable.
Sur Twitter, la ministre se dit fière et affirme que « la justice a gagné en solidité et en vitalité. » Elle ajoute que « parfois résister c'est rester, parfois résister c'est partir. Par fidélité à soi, à nous »
Son départ a immédiatement fait réagir, « un seul mot : bravo » écrit Aurélie Filippetti sur Twitter tandis que Valérie Trierweiler lui rend hommage, « hommage à Christiane Taubira qui a porté l'une des plus grandes réformes de société avec le mariage pour tous. »
A droite, Eric Ciotti se « réjouis de la démission de Christiane Taubira qui doit marquer la fin de la dérive laxiste que connaît notre justice depuis 2012 tandis qu'au front national, Marine Le pen salue « une bonne nouvelle pour la France, après une action publique à la tête du ministère de la justice absolument désastreuse pour notre pays. »
Christiane Taubira sera remplacé par le député PS Jean-Jacques Urvoas, la passation de pouvoir devrait se faire dans la journée.