Un meusien soupçonné de préparer des attentats pendant l’EURO de football a été arrêté en Ukraine

L'annonce de l'arrestation en Ukraine d'un Français soupçonné d'avoir voulu commettre des attentats pendant l'Euro-2016 de football a ravivé lundi les craintes pour la sécurité de la compétition, à quatre jours de son coup d'envoi.
Publié le 07/06/2016 à 09:00
Temps de lecture : 4 min
Un meusien soupçonné de préparer des attentats pendant l’EURO de football a été arrêté en Ukraine

L'annonce de l'arrestation en Ukraine d'un Français soupçonné d'avoir voulu commettre des attentats pendant l'Euro-2016 de football a ravivé lundi les craintes pour la sécurité de la compétition, à quatre jours de son coup d'envoi.

Cet homme de 25 ans, arrêté le 21 mai en possession d'un arsenal de guerre, prévoyait "quinze attentats terroristes en France à la veille et pendant le championnat", ont affirmé lundi les services secrets ukrainiens (SBU).

Le jeune homme a, selon le SBU, fait part aux enquêteurs ukrainiens de son opposition à la politique migratoire de la France, à "la diffusion de l'islam" et à "la mondialisation" et aurait voulu viser une mosquée, une synagogue et des centres d'impôts en France.

 Il a été interpellé à la frontière polonaise après six mois d'enquête, en possession de 125 kg de TNT, deux lance-roquettes antichar, cinq fusils d'assaut Kalachnikov et plus de 5.000 munitions, ont encore dit les services ukrainiens.

Les enquêteurs français n'ont "rien pour confirmer ou infirmer une éventuelle piste terroriste" et vont demander "des compléments d'information" aux Ukrainiens, a précisé cette source.
Le parquet antiterroriste n'est pour l'heure pas saisi.

- Un jeune homme jusque là "sans histoire" -

Grégoire Moutaux, un meusien de 25 ans soupçonné de fomenter des attentats en France, a été interpellé en Ukraine le 21 mai dernier.  Ce lorrain d'origine vivait à Nant-le-Petit, un petit bourg meusien de 80 habitants. Il travaillait à Brumath, en Alsace en tant qu'inéminateur depuis septembre 2015.

Dans le petit village de Meuse c'est la stupéfaction. Personne ne s'était imaginé que Grégory Moutaux avait de sombre projet lorsqu'il s'est rendu en Ukraine dans le cadre d'un séjour privé. " Les mots me manquent. Grégoire participait le plus simplement du monde à nos fêtes de quartier. Tranquille, il s’asseyait sur un banc en bois et discutait de tout avec tout le monde." a déclaré un retraité de Nant-le-Petit.

Grégory est décrit comme "agréable, intelligent et sympathique" par la maire du village et comme un "salarié irréprochable" par son employeur. Aucun des témoins interrogés par l'AFP n'a évoqué un profil d'extrême droite. Pour  les habitants interrogé, c'est jeune homme discret, timide, presque solitaire  : "On l’invitait car il était souvent seul chez lui à manger sa soupe. On était là pour lui montrer que la société, c’est aussi l’entraide" confie l'un des habitants du village.  Car la "société" est un sujet sensible pour Grégory Moutaux, du moins c'est ce que pensait son voisinage : Il " donnait l’impression d’en vouloir à la société" explique l'un des riverains. Mais aucun des témoins interrogés n'a évoqué un profil d'extrême droite.

"Son rêve était de s'installer en Ukraine, d'y construire une ferme", raconte Jean-Jacques Renck, un voisin de son grand-père.

"Il était allé visiter une ferme à New-York et une en Ukraine il y a deux/trois ans", se souvient une autre voisine, Catherine Lenquette, ajoutant qu'il "ne parlait jamais de politique, même après les attentats" en France.
Une enquête a été ouverte en France sur cet homme, inconnu des services de police français. Une perquisition a été menée à son domicile dans l'est du pays, mais elle n'a "rien révélé" hormis un T-shirt portant le sigle d'un groupe d'extrême droite, selon une source policière.

-  Une affaire qui intervient quelques jours avant l'Euro -

Cette affaire intervient alors que la France est en état d'urgence depuis les attentats jihadistes du 13 novembre à Paris (130 morts). A l'approche de l'Euro-2016, elle a déployé "tous les moyens", selon le président François Hollande, pour écarter le risque d'attentats.

Environ 90.000 policiers, gendarmes et agents de sécurité privés seront déployés pour sécuriser les stades et fans parks des 10 villes hôtes, qui doivent accueillir sept millions d'amateurs de foot.
Les forces de sécurité se préparent également au défi plus classique du hooliganisme, avec certains matches faisant l'objet d'une surveillance renforcée, notamment les duels Allemagne-Pologne ou Angleterre-Russie.

Avec l'AFP