Un Belge lié au cerveau des attaques de paris, arrêté au Maroc

Il s'agit de Gelel Attar, un jeune homme qui s'est rendu en Syrie en compagnie de l'un des kamikazes de Saint-Denis, Chakib Akrouh, un proche du terroriste Abdelhamid Abaaoud.
Publié le 19/01/2016 à 09:04
Temps de lecture : 3 min
Un Belge lié au cerveau des attaques de paris, arrêté au Maroc

Un Belge lié au cerveau des attaques de paris, arrêté au Maroc. Annonce faite par le ministère de l'Intérieur marocain.
Il s'agit de Gelel Attar, un jeune homme qui s'est rendu en Syrie en compagnie de l'un des kamikazes de Saint-Denis, Chakib Akrouh, qui avait trouvé la mort en se faisant exploser lors de l'assaut des forces de l'ordre dans l'appartement où était notamment retranché Abdelhamid Abaaoud.

Le ministère précise également qu'Attar s'était entraîné au maniement des armes et avait établi des liens avec des commandants de l'État islamique, dont le cerveau des attaques terroristes dans la capitale française.

Dans les radars de la police belge

D'après l'enquête marocaine, le Belge s'était ensuite rendu en Turquie puis en Allemagne et en Belgique avant d'arriver au Maroc via les Pays-Bas. Les faits reprochés à Gelel Attar n'ont pas encore été communiqués, mais l'homme est bel et bien connu des services de renseignement belges, qui avaient eu affaire à lui en juillet 2015, notamment, dans le cadre du dossier "Zerkani", du nom de l'un des plus grands recruteurs de jihadistes belges de ces dernières années.

Le communiqué du ministère de l'Intérieur belge indique par ailleurs que Gelel Attar sera présenté devant la justice dès la fin de l'enquête en cours.

Condamné à cinq ans de prison

Comme la plupart des prévenus du dossier « Zerkani », Gelel Attar avait d’abord rejoint le Front Al-Nosra, la branche syrienne d’Al-Qaida, avant d’être enrôlé par l’organisation Etat islamique (EI). Il a notamment combattu au sein de la katiba des « muhajirin » (« les immigrés », en arabe) où se sont retrouvés bon nombre de jeunes prévenus du dossier.

Bien qu’il soit parti au Maroc, Gelel Attar a été entendu sur place, dans le cadre d’une commission rogatoire internationale, en mars 2014. Un mandat d’arrêt international a ensuite été émis contre lui le 27 novembre 2014. Au terme du procès qui s’est tenu en Belgique, en juillet 2015, la justice belge lui a toutefois trouvé des circonstances atténuantes.

D’après le jugement que Le Monde a pu consulter, malgré « sa participation personnelle et directe à des combats dénotants un total mépris de l’intégrité physique d’autrui », Gelel Attar aurait eu une « apparente remise en question » lors de son audition marocaine. Comme il n’avait pas d’antécédents judiciaires, il n’a écopé que de cinq ans de prison. Le dossier « Zerkani » doit être rejugé en appel, à Bruxelles, d’ici à la fin de janvier.