Mort du chef étoilé Joël Robuchon

Le chef français le plus célèbre au monde s'est éteint ce lundi, à l'âge de 73 ans.
Publié le 06/08/2018 à 10:34
Temps de lecture : 3 min
Mort du chef étoilé Joël Robuchon
Le cuisinier aux 24 étoiles vient de rendre son tablier. Joël Robuchon n'est plus et la planète gourmande est en deuil. À 73 ans, il a succombé à un méchant cancer qu'il a tenu à distance aussi longtemps que possible, masquant les stigmates de la maladie avec un courage et une élégance rares.

Pour tous, il avait suivi un régime, repensé son alimentation pour s'orienter vers une cuisine plus saine qui, sans être totalement végétarienne, avait banni les graisses et les sucres, faisant la part belle aux légumes et aux cuissons vapeur. Le professeur David Khayat l'a soigné et suivi jusqu'à ses derniers moments. Opéré il y a plus d'un an d'une tumeur au pancréas qui l'avait beaucoup affaibli, il se savait malade et avait alors décidé de vendre très discrètement ses établissements à un fonds d'investissement basé en Angleterre et au Luxembourg.

Un contrat de sept ans le liait aux nouveaux propriétaires, l'obligeant contre royalties à maintenir le niveau d'excellence de ses adresses, de les incarner partout dans le monde.

En revanche, certaines ouvertures annoncées ces derniers mois ne s'étaient pas concrétisées. Lorsqu'on semblait s'en étonner, il avançait paisiblement des raisons tout à fait plausibles.

Joël Robuchon avait la réputation d'être exigeant, d'aucuns diront très dur avec les autres comme avec lui-même. Pas vraiment zen, lorsqu'il hurlait devant une assiette mal dressée, terrorisant les commis. Il n'empêche que ses «compagnons», terme emprunté à la franc-maçonnerie à laquelle il appartenait, lui étaient dévoués corps et âme. Antoine Hernandez, Eric Bouchenoire, François Benot, Juan Moll, Philippe Braun, Tomonori Danzaki.... Les mêmes depuis des décennies. Ses fidèles lieutenants. La purée, pour eux, n'aura sans doute plus jamais le même goût. (AFP)