
(AFP) Où s’arrêtera le scandale Volkswagen ? Il vient de s’enrichir d’un nouveau « volet CO2 », mardi 3 novembre, avec la découverte d’« irrégularités » concernant cette fois le niveau de CO2 – dioxyde de carbone – de quelque 800 000 véhicules. Contrairement aux révélations précédentes, qui avaient mis en lumière un taux d’émission d’oxydes d’azote (NOx) trop élevé par rapport à ce qu’elles auraient dû être, le niveau d’émissions de CO2 mentionné s’est révélé cette fois être trop bas.
Cette nouvelle affaire concerne, selon une première estimation, essentiellement les moteurs diesel des marques VW, Skoda, Audi et Seat. Pour l’heure, les risques financiers de ces nouvelles irrégularités pour le constructeur sont évalués « à environ 2 milliards d’euros ». Cela vient s’ajouter aux 6,7 milliards d’euros de provisions pour faire face aux premières conséquences et engager le gigantesque rappel des véhicules équipés du logiciel truqueur incriminé. Le constructeur a toutefois insisté sur le fait que « la sécurité de ses voitures » n’était pas « remise en question ».
Porsche Cayenne
Le scandale des moteurs truqués avait déjà connu un nouveau rebondissement lundi : l’agence américaine de protection de l’environnement (EPA), qui avait la première révélé la tricherie, a accusé le groupe allemand d’avoir violé les normes d’émission de gaz polluants également avec des moteurs diesel 3 litres des marques haut de gamme – Audi et Porsche notamment.
Volkswagen commence à souffrir de ce vaste scandale sur le marché américain. Le groupe automobile allemand a vu ses ventes de voitures augmenter de 0,24 % seulement au cours du mois d’octobre.
En comparaison, les autres grands groupes automobiles présents sur le marché américain ont enregistré chacun une hausse d’au moins 10 % de leurs ventes au cours du même mois. Volkswagen, qui avait une part de marché de 3 % à la fin de septembre aux Etats-Unis, a annoncé n’y avoir écoulé que 30 387 véhicules.
Mauvais mois pour les ventes américaines
« En cette année de boom des ventes d’automobiles, aucun constructeur ne devrait être soulagé d’enregistrer une performance stable sur une année mais c’est le mieux que Volkswagen puisse espérer », fait valoir l’analyste Jessica Caldwell. Selon elle, tant que Volkswagen n’aura pas annoncé de solution pour les voitures dont les moteurs ont été truqués pour tromper les tests antipollution, ses ventes devraient rester « molles ».
Volkswagen connaît aussi ses premières difficultés financières. Pour la première fois depuis plus de vingt ans, le constructeur a affiché une perte au troisième trimestre, due aux 6,7 milliards d’euros provisionnés à la fin de septembre pour faire face aux suites du scandale de ses moteurs diesel. (Le Monde)