
Pierre Jeras, le père de Corentin, décédé en 2014 des suites d’une appendicectomie ratée à l’hôpital-clinique Claude Bernard, à entamé une grève de la faim hier. Il réclamait à la Cour de Cassation que le dossier soit transféré à une autre juridiction. Dans un courrier adressé à la Cour de Cassation le 30 juin dernier Pierre Jeras dénoncait : « une instruction qui n'était pas faite dans un climat de sérénité et célérité nécessaires à l'émergence de la vérité. » Selon le père du petit Corentin, bien que les deux chirurgiens aient été mis en examen la semaine dernière : « Ils vont avoir accès au dossier et trouver tous les moyens pour faire encore traîner la procédure. La justice est une machine à faire taire les victimes, selon moi. Tout comme la santé, en France, est un système fait pour enrichir les actionnaires américains qui dirigent les cliniques », d'où sa grève de la faim aujourd'hui. Il espère un dépaysement de l'enquête judiciaire.
Rappel des faits :
La justice de Metz a ouvert une information judiciaire pour homicide involontaire une semaine après la mort du collégien âgé de 11 ans, en novembre 2014. Les erreurs techniques et le retard sur l'intervention de la part des deux chirurgiens ont été mis en lumière dans plusieurs rapports d’expertise. Salah Benlahrir, le premier chirurgien à s’être occupé de Corentin, et Pierre-Noël Chipponi, le second chirurgien qui a tenté de contenir l'hémorragie causée par un instrument de coelioscopie ont déjà été jugé par leurs pairs en février 2016. Salah Benlahrir a écopé d'une interdiction d'excercer la médecine pendant 3 ans. Pierre-Noël Chipponi à deux ans, dont un avec sursis.