
Bernard Petit, le patron de la police judiciaire parisienne, a été mis en examen par le parquet de Paris pour "violation du secret de l'instruction et révélation d'informations sur une instruction dans le but d'entraver le déroulement des investigations ou la manifestation de la vérité". Interdit d'exercer des fonctions dans un service de police judiciaire, il a été suspendu par l'Intérieur et remplacé par Christian Sainte, le patron de la PJ marseillaise.
Il est suspecté d'avoir renseigné l'ancien patron du RAID, Christian Proutean, avant son interpellation dans une affaire d'escroquerie et de corruption.
C'est la première fois qu'un patron de la renommée PJ parisienne est mis en examen.
À 59 ans, la carrière de ce «grand professionnel», comme l'avait décrit le Premier ministre Manuel Valls lors de sa nomination, se termine dans l'inconfort du bureau d'un juge d'instruction.
Trois autres responsables policiers, dont Richard Atlan, le chef de cabinet de Bernard Petit, ont été mis en examen pour les mêmes chefs.
Appartenance à la franc-maçonnerie
Premier patron de la PJ parisienne qui n'était pas issu du milieu très restreint du «36», Petit pouvait compter sur ses relations maçonniques pour s'imposer.
C'est d'ailleurs ses appuis politiques et fraternels qui l'avaient aidé à résister à deux scandales ayant récemment remué le Quai des Orfèvres : la disparition de 52 kilos de cocaïne dans la salle des scellés de la Brigade des Stups cet été, puis, quelques mois auparavant, une affaire de viol ou étaient impliqués trois policiers de la PJ.
Bernard Cazeneuve avait alors protégé Bernard Petit en rejetant la responsabilité de ces terribles dérapages à des défaillances individuelles.
Mais l'affaire des «tuyaux» ne permet plus au ministre de l'Intérieur de temporiser.
Avec les mises en cause conjointe de Richard Atlan et Bernard Petit, la PJ parisienne se retrouve déstabilisée.