Près d'une semaine après les attentats de Charlie Hebdo, Farid Benyettou, ex-mentor des frères Kouachi, condamne les attaques terroristes de Paris. «Ma démarche n'est pas de clamer mon innocence, c'est déjà de condamner ce qui a été fait», a-t-il déclaré dans un entretien sur I-télé. Avant de poursuivre : «l'islam condamne tout ce qui a été fait, tous ces actes sans exception, l'assassinat lâche et monstrueux des journalistes, des policiers et des juifs. Tout ça, ça ne doit pas être attribué à l'islam. Si vous êtes des meurtriers, ça vous regarde».
Pour lui, les fusillades et prises d'otages de la semaine dernière vont à l'encontre de l'islam. Celui qui suit désormais une formation d’élève infirmier à Paris à un nouveau slogan : «plus jamais ça».
«Jamais discriminé»
Farid Benyettou révèle que Chérif Kouachi lui a rendu visite il y a deux mois. Il se souvient : «il était très entêté. Mais cette fois, il m'a laissé comprendre qu'il était d'accord avec moi. Je lui ai parlé de l'affaire Merah. Je lui ai dit que j'étais contre l'assassinat d'enfants, mais aussi de militaires, que c'était contre l'islam. Il semblait accepter la critique. Il n'y avait rien qui pouvait laisser présager de tels actes. Au contraire.»
L'homme s'est rendu lui-même jeudi aux services de renseignements, lorsque des liens ont été révélés entre lui et les frères. Après avoir été entendu pendant sept heures comme témoin, il est ressorti libre.
Celui qui témoigne visage caché pour ne pas être reconnu dissuade ceux qui seraient tentés de suivre son chemin : «J'ai un casier judiciaire dur à assumer. Il y a écrit terroriste. C'est le pire que l'on puisse avoir. Malgré ça, on m'ouvre des portes. On ne m'a jamais discriminé. On m'a aidé.»
Néanmoins, Farid Benyettou a été retiré du planning de la Pitié-Salpêtrière la semaine dernière.
