Dans son édition de ce matin, le Canard Enchaîné révèle que les agents entendus comme témoins, placés sous écoute par les trois juges d'instructions, étaient « briéfés » par le service juridique de la SNCF pour répondre aux questions des policiers et des magistrats.
Dans ces écoutes, on peut entendre Christophe Bolhy, qui affirmait ne pas savoir si les travaux de vérifications de lignes étaient correctement menés dans le secteur de Brétigny, crier « Brétigny, c'est des crevards. Faut tous les foutre dehors ! »
L'hebdomadaire affirme que des employés de la SNCF auraient été préparés par leurs dirigeants en vue de leur audition par la justice. Chaque cheminot concerné par l'enquête aurait été invité à un entretien avec le service juridique de la compagnie, suivie d'un débriefing après son audition avec les enquêteurs.
Un collègue aurait conseillé à Christophe Bolhy « il faut vraiment que tu te fasse briefer par Claire (…) il faut qu'on sache exactement ce qu'on peut dire » Claire est cadre au service juridique et d'après un témoin, elle demandait également un retour sur les interrogatoires subis pour connaître les sujets abordés et les questions posées. Cette cadre est allée jusqu'à conseiller à un agent de «ne rien apporter aux policiers» et «d'attendre leurs demandes».
Sollicité par le Parisien, la SNCF assure qu'il s'agit d'une simple procédure, « la direction juridique de SNCF défend et accompagne ses salariés lorsqu'ils sont mis en cause dans l'exercice de leur fonction. » La compagnie ferroviaire affirme que ses employés sont totalement libres de leurs propos et qu'aucun commentaire ne sera fait sur un article basé sur des documents couverts par le secret de l'instruction.
