Des mineurs placés en garde à vue à Sarre-Union

Cinq mineurs ont été placés en garde à vue après la profanation d'un cimetière juif à Sarre-Union dans le Bas-Rhin. Ils se défendent de tout antisémitisme
Publié le 17/02/2015 à 16:21
Temps de lecture : 3 min
Des mineurs placés en garde à vue à Sarre-Union

Cinq mineurs, âgés de 15 ans et demi à 17 ans, ont été placés en garde à vue dans le cadre de l'enquête sur la profanation d'un cimetière juif à Sarre-Union dans le Bas-Rhin. Le procureur Philippe Vannier a déclaré qu'ils étaient tous originaires de la région et sans antécédents judiciaires. C'est l'un d'entre eux qui s'est dénoncé hier matin auprès des gendarmes.

"Ce matin, à 10h15, un jeune homme s'est présenté à la brigade de gendarmerie de Sarre-Union pour se dénoncer en disant qu'il avait participé aux faits", a-t-il détaillé hier.

Celui-ci "a mis en cause d'autres garçons. Ils sont cinq au total, tous mineurs et depuis 14h45, ils sont tous en garde à vue". Ils sont "très choqués de la tournure des événements, impressionnés par la mesure de garde à vue dont ils font l'objet", a conclu Philippe Vannier.

Leurs motivations restent floues et la justice ne leur connaissait pas «de convictions idéologiques qui pourraient expliquer leur comportement». Lors des premiers interrogatoires, ils se sont notamment défendus de toute intention antisémite et il semble qu'ils aient considéré le cimetière comme abandonné.

Leurs gardes à vue peuvent durer 24 heures et être reconduites, alors que les faits qui leurs sont reprochés leurs font encourir jusqu'à sept ans d'emprisonnement.

François Hollande à Sarre-Union

Le président de la République s'est rendu ce matin sur les lieux. Le chef de l'État a appelé la communauté nationale au sursaut après ce nouvel acte antisémite et assuré que les juifs avaient "leur place en Europe et en particulier en France", en dépit de l'appel du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, à rejoindre Israël.

Les enquêteurs ont comptabilisé 250 tombes dégradées dans le cimetière juif. À travers les allées envahies d'herbe et d'arbustes, des dizaines de stèles ont été renversées. Les profanateurs ont soulevé les couvercles de certains caveaux et brisé des plaques où étaient inscrits les noms de défunts. Un monument dédié aux victimes de la déportation a également été détérioré.