
L'appel à témoins, lancé tôt ce matin par la gendarmerie, a rapidement porté ses fruits. Trois heures après l'avoir diffusé, les gendarmes ont pu interpeller jeudi matin l'auteur présumé du meutre d'un couple, tué par balles, près d'Agen mercredi matin. Décrit comme pouvant être «dangereux» et «armé», cet individu est susceptible d'être impliqué dans ce double homicide, qui a eu lieu dans la commune de Foulayronnes dans le Lot-et-Garonne.
D'après le signalement qui a été largement diffusé sur Twitter, la gendarmerie recherchait un individu pouvant circuler dans un véhicule utilitaire blanc immatriculé: AD - 638 - XY». Elle l'avait décrit comme un homme mesurant «1,70 m», à la corpulence «assez forte», aux yeux «clairs», aux cheveux «gris», au «crâne dégarni» et «pouvant porter un bonnet».
Le drame remonte à mercredi matin. Il est 8H30 quand un couple d'une quarantaine d'années est tué par balles, sous les yeux de ses enfants âgés de 5 et 10 ans, qui s'apprêtaient à partir pour l'école. Témoin direct de la scène, l'un des deux enfants aurait réussi à s'enfuir et à se réfugier dans la maison avant d'appeler les secours. L'autre se serait enfui dans les champs, aux alentours de la maison, raconte le quotidien régional Sud Ouest.
Arrivés sur place, les gendarmes ont découvert les corps des parents, gisant sur le sol, devant le garage de la maison. La mère, 42 ans, travaillait dans un cabinet d'architectes. Le père, du même âge, était responsable régional d'une grosse entreprise de BTP. Mais qui pouvait en vouloir à ce couple, installé dans cette commune de 5000 habitants depuis 2007et décrit comme «sans histoire»?
Au bout de quelques heures, la gendarmerie a pu identifier un suspect. Les enquêteurs se sont intéressés à un ex-employé qui avait menacé de mort le père de famille. L'homme aurait dit à son ancien patron: «De toute façon, toi, je vais te fumer». Se sentant menacée, la victime avait porté plainte. Un ancien collègue a confirmé à une correspondante de l'AFP qu'il était «très, très menacé (...) depuis des années». Des auditions ont été menés auprès des autres employés de l'entreprise.
Des enfants «en état de choc»
Le véhicule du suspect a été retrouvé en fin d'après-midi, non loin des lieux du crime et son domicile a été perquisitionné. Le plan Epervier avait été actionné. Si cette affaire pourrait rappeler celle de Yassin Salhi, ce chauffeur livreur qui a décapité son employeur en Isère en juin dernier, le procureur de la République à Agen, Pascal Prache, a écarté tout lien avec «une quelconque entreprise terroriste». Il a plutôt évoqué «une infraction dite de droit commun», sans privilégier aucune piste pour l'instant concernant les circonstances ou les motivations de ce double homicide.
Les deux enfants, qui sont physiquement indemnes, ont été placés sous protection. Ils ont été hospitalisés «en état de choc», selon des sources proches de l'enquête, citées par Sud Ouest. (AFP/Le Figaro)