
Attendu dans le monde entier, le numéro 1178 de Charlie Hebdo est paru ce matin. À 7 heures, les kiosques ont été fortement sollicités. Diffusé habituellement à 60 000 exemplaires, l'hebdomadaire est tiré pour l'occasion à 3 millions de numéros. 650 000 étaient livrés ce matin, et pour ceux qui n'avaient pas réservés, nombreux sont repartis bredouilles.
Mais pas de panique. Ils pourront retenter leur chance demain. En effet, 344 000 exemplaires seront mis en vente jeudi. Les 2 millions restant seront injectés dans les kiosques chaque jour jusqu'au 19 janvier.
Les kiosques de Lorraine débordés
En Lorraine aussi les kiosques ont été pris d'assaut. Après 8h, il était déjà impossible de se procurer un exemplaire de Charlie Hebdo.
À Thionville, seuls ceux arrivés à l'ouverture des points de vente sont repartis avec le journal. Même son de cloche à Metz ou tout s'est joué dès l'ouverture des points de vente.
À Toul, c'est avec un quart d'heure d'avance que la Maison de la presse située place des Trois-Evêchés à ouvert ses portes. Dès 6h45, la vingtaine d'exemplaires a été écoulée en quelques minutes.
Avec ce gros succès partout en France, l’éditeur a affirmé ce mercredi matin que 5 millions d’exemplaires seront distribués dans le monde entier alors qu’il devait être tiré à 3 millions.
Dans la « même lignée »
Le journal satirique persiste et signe avec une couverture représentant Mahomet, la larme à l’œil, avec une pancarte «Je suis Charlie». Au-dessus du prophète, on peut lire les mots «tout est pardonné».
L'hebdomadaire, devenu un symbole de la liberté d'expression, est demandé dans le monde entier. Avec ses 3 millions d'exemplaires imprimés, un record pour la presse française, il sera diffusé dans plus de 20 pays et traduit en cinq langues. En turc et italien pour les versions papiers, en anglais, arabe et espagnol dans les versions numériques.
« Une » snobée par les pays musulmans
La «une» sur le prophète de l'islam a déjà été reproduite dans de nombreux médias et site du monde, surtout en Europe. En revanche, elle a été occultée par les grands médias des pays musulmans, car l'islam interdit de représenter le prophète. Mais aussi aux États-Unis, ou la satire religieuse est tabou, et dans la plupart des journaux britanniques.
Cette nouvelle caricature a déclenché la colère de certaines instances musulmanes. La principale autorité de l'islam sunnite basée en Égypte, Al-Azhar, a annoncé qu'elle allait attiser la haine. Pour Dar al-Ifta, l'instance représentant l'islam auprès des autorités égyptiennes, la caricature est une nouvelle provocation.
En France, les responsables de l'islam ont appelé au calme.