
Le parquet national antiterroriste (PNAT) a requis le renvoi de cinq hommes devant la cour d'assises spéciale dans le cadre de l'information judiciaire sur l'attentat décembre 2018 à Strasbourg. Cet attentat avait fait cinq morts et 11 blessés. C'est maintenant au juge d'instruction de dire s'il y aura procès ou non.
Les qualifications terroristes ne sont retenus que pour l’un d’entre eux, selon des sources judiciaire et proche du dossier jeudi : Audrey Mondjehi.
Le 11 décembre 2018, Chérif Chekatt, délinquant multirécidiviste de 29 ans, fiché S pour radicalisation islamiste, avait pénétré, armé d’un revolver et d’un couteau, dans le centre historique de Strasbourg où se tenait le marché de Noël.
Il avait tué au hasard cinq hommes en déambulant dans les rues et blessé dix autres personnes. Parvenant à s’échapper en taxi, après avoir été blessé par des militaires, il avait été tué par la police quarante-huit heures plus tard dans le quartier du Neudorf, dans le sud de Strasbourg. Une vidéo d’allégeance au groupe Etat islamique (EI) avait ensuite été retrouvée sur une clé USB qui lui appartenait.
Les quatre autres suspects, âgés de 32, 36, 37 et 82 ans, sont sous contrôle judiciaire.
Le Pnat requiert leur renvoi devant la cour d’assises spéciale seulement pour des faits d’association de malfaiteurs en vue de la préparation d’un ou plusieurs crimes, mais sans retenir la qualification terroriste, selon une source judiciaire. Ils sont soupçonnés, à des degrés divers, d’avoir permis la fourniture de l’arme utilisée lors de l’attentat.
Trois de ces personnes sont issues d’une même communauté de gens du voyage sédentarisée. Aucune n’appartient à la sphère islamiste et tous ont affirmé au cours de l’enquête n’avoir eu aucune connaissance du projet de Chérif Chekatt. Les mis en cause et les parties civiles peuvent encore fournir des observations aux juges d’instruction, à qui revient la décision finale sur la tenue d’un procès et sur les charges retenues.
(AFP)