Assaut à Saint-Denis : au moins deux morts et trois interpellations

Une fusillade à Saint-Denis a débuté aux alentours de 4h25 à Saint-Denis dans le cadre d'une opération policière antiterroriste non loin du Stade de France.
Publié le 18/11/2015 à 09:36
Temps de lecture : 4 min
Assaut à Saint-Denis : au moins deux morts et trois interpellations

Une fusillade à Saint-Denis a débuté aux alentours de 4h25 à Saint-Denis dans le cadre d'une opération policière antiterroriste non loin du Stade de France. Un témoin a entendu "un grand boum" et des "échanges de tirs qui ont duré un dizaine de minutes".

Un périmètre de sécurité a été mis en place dans les alentours de la place Jean-Jaurès où un dispositif exceptionnel de forces de l'ordre a été déployé. La sous-direction antiterroriste de la police judiciaire est intervenue assistée des forces policières d'intervention du RAID, selon une source proche de l'enquête. Les policiers effectuaient cette nuit des perquisitions dans ce secteur de Saint-Denis. Les forces de l'ordre ont été reçues par plusieurs coups de feu alors qu'elles avaient identifié l'adresse d'un point de chute des terroristes. Le commanditaire présumé des attaques de vendredi, Abdelhamid Abaaoud est une des cibles de ce raid.

Il y aurait au moins deux terroristes morts, dont une femme qui s'est fait exploser et deux personnes interpellées lors de cette opération. Un homme serait en fuite. L'assaut est terminé mais l'opération est toujours en cours.

Abdelhamid Abbaoud, le commanditaire des attentats de vendredi dernier à Paris, ne fait pas partie des personnes interpellées par la police

5 agents du Raid ont été légèrement blessés dans l'assaut mené dans la nuit de mardi 17 à mercredi 18 novembre dans le centre-ville de Saint-Denis. L'intervention policière est toujours en cours dans la ville à 10h15. La police nationale a communiqué l'information sur son compte Twitter.

Abdelhamid Abbaoud, une figure de la propagande

Abdelhamid Abaaoud est un élément important dans l'organigramme de Daesh, "à la fois en termes opérationnels - il a des capacités intellectuelles manifestes - et en termes de propagande", selon Claude Moniquet. "Si Daesh l'a envoyé s'exposer, c'est qu'ils estiment que l'opération en cours en France méritait un investissement maximum, sans doute le début d'une série d'attentats. Et qu'on estime à Raqqa que son sacrifice aura une valeur de propagande plus importante que sa vie. Je crois que dans cet univers de décérébrés, cet homme va devenir une légende vivante", redoute l'ancien agent de la DGSE.

L'homme se trouverait au milieu de la toile du terrorisme européen. "Je le pense. Il y a un casting au sein de Daesh. Regardez Jihadi John, l'égorgeur britannique éliminé par les américains. Il avait manifestement été casté pour être l'image que Daesh renvoyait à la jeunesse anglo-saxonne. Abaaoud, c'est la même chose pour la jeunesse française. Un jeune homme vigoureux, en bonne santé, capable de tout. C'est ce type de personnel que Daesh recherche", éclaire Claude Moniquet.

Le dernier SMS des terroristes pour remonter une piste

On est parti on commence". Voici les mots exacts du dernier message électronique envoyé par l'un des assaillants du Bataclan. Le contenu du message évoqué par Mediapart et dévoilé précisément par Le Monde est assez clair. Il aurait été envoyé à 21h42 vendredi 13 novembre, soit à peine quelques minutes avant le début des tirs à l'intérieur du Bataclan. Le téléphone a ensuite été retrouvé dans une poubelle à proximité de la salle de concert.

Les témoins racontent que les trois kamikazes ont pénétré dans la fosse aux alentours de 21h40 avant de commencer à tirer sur la foule. Ce SMS est une information précieuse pour l'enquête car, comme l'explique le quotidien, le téléphone a permis aux enquêteurs de remonter une piste. Celle d'un point de chute des commandos à Alfortville. Le propriétaire y serait passé avant le début des attaques qui ont fait 129 morts vendredi soir, selon un bilan encore provisoire. (AFP/Reuters/RTL/Le Monde)