
Les discussions devraient reprendre malgré cette tension extrême chez Air France, vingt-quatre heures après l'agression d'un DRH d'Air France pris à partie lors d'une manifestation violente survenue pendant une réunion du comité de direction, les tensions ne sont vraisemblablement pas retombées.
Hier soir la direction de la compagnie aérienne a toutefois ouvert la porte à la reprise des négociations tandis que la majorité des syndicats a demandé au gouvernement d'intervenir pour les arbitrer.
La direction propose de reprendre les négociations pour essayer d'obtenir des gains de productivité autrement que par des fermetures de ligne et des licenciements secs.
Sur le principe, tout le monde est d'accord mais aucune date pour discuter n'a été fixée.
Les détails du Plan "B"
Fermeture de lignes. Air France a annoncé une réduction de 10 % de son activité long-courrier. La compagnie aérienne a aussi détaillé aux délégués syndicaux sa volonté « de réduire ses capacités de manière saisonnière ». Vingt-deux lignes pourraient être fermées ou voir leurs fréquences réduites d’ici à 2017.
En 2016, la compagnie procédera surtout à la baisse de la fréquence sur certaines destinations et à ce qu’elle nomme la « saisonnalisation » de son offre. En pratique, la direction veut adapter sa flotte et le nombre de ses dessertes au flux de passagers ; plus nombreux en été et plus rares en hiver.
Diminution de la flotte. La compagnie va accélérer la sortie de sa flotte des Airbus A340. Surtout, elle va négocier avec Boeing l’annulation de sa commande de long-courriers 787. Une économie de 1,4 milliard d’euros. La flotte d’Air France diminuera de quatorze appareils d’ici à 2017. Une « stratégie de restructuration » qui a pour objectif « d’arriver à une activité rentable ». Cette diminution s’effectuera sur deux ans. Cinq avions sortiront de la flotte d’ici à l’été 2016, et neuf appareils seront poussés dehors avant l’été 2017.
Suppression de postes. La mise en pratique de 10 % supplémentaires d’effort de productivité aura « un impact sur l’emploi ». La direction veut supprimer deux mille neuf cents postes, dont trois cents pilotes, neuf cents hôtesses et stewards et mille sept cents parmi le personnel au sol. En majorité, espère la direction, les suppressions se feront sous la forme de plan de départs volontaires. Par contre, a-t-elle prévenu, « là où il y a danger pour la pérennité de l’entreprise, des départs contraints ne sont pas exclus ».
La direction de la compagnie aérienne a précisé que le plan B serait appliqué en deux temps d’ici à 2017. Sur les 10 % d’effort de productivité, 3 % seront demandés en 2016 et 7 % en 2017. Un découpage qui laisse le temps aux pilotes et à Air France de trouver un terrain d’entente. Si un accord était conclu, la direction affirme ainsi qu’elle reviendrait au plan Perform d’origine, c’est-à-dire un effort de productivité pour atteindre 740 millions d’euros de résultat d’exploitation d’ici à 2017, mais pas de licenciement. (avec Le Monde).