
C'est une nouvelle vie qui commence pour cet homme de 68 ans transplanté d'un cœur artifciel Carmat à Nantes.
Alors que le premier patient transplanté est décédé au bout de 74 jours seulement, le second, lui, a pu rentrer chez lui après 5 mois d'hôpital.
C'est le 5 août dernier, à Nantes que son nouveau cœur lui a été transplanté. Mais si cette date restera gravée, c'est bel et bien le 2 janvier qui va marquer un renouveau dans la vie du patient lorsqu'il a pu rentrer chez lui pour de bon, en totale autonomie.
«Il nous a raconté être allé déjeuner sans aucune assistance technique chez son fils à 70 km de Nantes. N'est-ce pas la plus belle démonstration d'une vie normale ?», se réjouie le médecin responsable de l'opération.
«Miracle»
Le professeur Carpentier, père du cœur artificiel, a lui même du mal à le croire. Il parle d'un «miracle» et d'un homme qui marche mieux que lui aujourd'hui. Mais il y a forcément des contraintes.
Seule condition pour que le patient puisse vivre comme avant, il doit toujours porter avec lui une petite saccoche de moins de 3kg, contenant deux batteries d'approvisionnement en électricité et un boitier de contrôle.
«Patient plus jeune»
Le Professeur Carpentier précise que les causes de l'arrêt de la prothèse au 74ème jour du 1er patient se sont révélées «multifactorielles».
En effet, «une part des difficultés étaient liées à la condition même du malade: son âge, 76 ans, sa maladie plus avancée, sa vie menacée à quelques semaines (...) son état général, rénal en particulier, plus atteint que ce que nous pouvions supposer».
C'est pourquoi, pour la deuxième opération, le choix s'est porté sur un malade plus jeune, avec des fonctions rénales et hépatiques peu atteintes, ainsi qu'une bonne fonction pulmonaire.
Malgrès une avancée spectaculaire dans le domaine de la science et de la greffe, cette intervention n'est reservée qu'aux hommes et à une minorité de femmes.
La taille de la prothèse étant trop grande.
Mais le professeur Carpentier voit déjà au delà de cette contrainte: «A l'avenir, je pense que les patients pourront rentrer chez eux dans le mois qui suit l'opération, sans console, ni bruit, ni lourd traitement anti-coagulant».