
Au moins 14 personnes ont été tuées mercredi en Californie quand plusieurs tireurs ont ouvert le feu durant une fête professionnelle de fin d’année à San Bernardino, la pire fusillade à endeuiller les Etats-Unis depuis trois ans.
Dix heures après la tuerie, on ne savait rien des victimes, parmi lesquelles figuraient 17 blessés dont certains dans un état critique.
Les deux auteurs de la pire tuerie aux Etats-Unis depuis trois ans sont un homme et une femme de 28 et 27 ans, et ils sont morts, selon la police. L’homme répond au nom de Syed Farook, un citoyen américain de 28 ans, employé de cette ville de Californie, et il était accompagné d’une femme de 27 ans, Tashfeen Malik, dont la nationalité n’est pas connue, a indiqué le chef de la police de la ville, Jarrod Burguan.
L’enquête n’a pas encore déterminé ce qui les a poussés à perpétrer la tuerie. «Nous n’excluons pas un acte de terrorisme», a-t-il précisé.
Syed Farook «est un employé du comté» de San Bernardino, où il travaillait depuis cinq ans comme spécialiste de l’environnement pour le département de la santé publique, selon le chef de la police. Les employés de ce service étaient réunis pour «une réunion festive» avant Noël lorsque la fusillade a éclaté. Le suspect «se trouvait à la fête et est parti plus tôt, décrit comme étant en colère», a poursuivi Jarrod Burguan.
C’est en suivant cette piste que les agents sont remontés jusqu’à une adresse, à Redlands, à une quinzaine de kilomètres de San Bernardino et ont découvert le véhicule suspect qu’ils recherchaient non loin de là. Après une course poursuite, les deux suspects sont morts, leur 4X4 criblé de balles.
«Comme en mission»
Les tireurs «avaient préparé leur acte, comme s’ils étaient en mission», a commenté Jarrod Burguan.
La fusillade, au sujet de laquelle les questions demeuraient nombreuses, a consterné le président Barack Obama, qui a adressé ses condoléances aux familles de victimes. Le visage grave, il a déploré ces tueries qui se reproduisent aux Etats-Unis et sont «sans équivalent ailleurs dans le monde».
Le bilan de cette fusillade est le plus lourd depuis le carnage perpétré en décembre 2012 dans l’école de Sandy Hook à Newtown (Connecticut, nord-est), où 26 personnes avaient trouvé la mort, dont 20 enfants de CP.
Les coups de feu se sont produits en fin de matinée au Inland Regional Center, un centre social au service de personnes handicapées. A l’entrée du site, les télévisions américaines ont montré des blessés étendus à même la chaussée, leurs vêtements étant découpés sur place pour effectuer les premiers soins.
Les habitants confinés chez eux
Le bain de sang a plongé San Bernardino dans la stupeur et l’effroi, les écoles recevant notamment l’instruction de confiner les élèves et les habitants de rester chez eux. Des centaines de membres de forces de l’ordre ont été déployés, avec le soutien du FBI.
Les télévisions américaines ont ensuite diffusé des images prises d’hélicoptère montrant des agents des forces d’intervention, abrités derrière leurs véhicules, près du 4x4 criblé de balles, un corps reposant à terre non loin.
Les policiers, craignant des explosifs, ont approché du véhicule des suspects un engin de déminage et utilisé une perche. Ils ont finalement extrait du véhicule un second corps.
Cette nouvelle fusillade intervient cinq jours seulement après une tuerie dans un centre de planning familial dans le Colorado qui avait déjà provoqué la colère du président Obama et relancé pour la énième fois le débat sur la réglementation des armes à feu aux Etats-Unis.
Hillary Clinton, candidate aux primaires du parti démocrate en vue de l’élection présidentielle américaine, a réagi sur Twitter. «Je refuse de considérer ceci comme normal : nous devons prendre des mesures pour stopper maintenant la violence par armes à feu» (libération)