
La situation continue de se dégrader dans le pays
Après un calme relatif mercredi, qui n'aura pas duré longtemps, les affrontements ont redoublé ce jeudi matin. Les opposants ont repris la place Maïdan de Kiev aux forces de polices ukrainiennes.
D'après les services médicaux de l'opposition, ainsi que les médecins présents sur place, les heurts ont fait au moins 100 morts tués par balles depuis ce matin (dernier bilan à 17h30).
Au total, le bilan provisoire grimpe à 126 victimes.
Les ministres des affaires étrangères français, Laurent Fabius, et ses homologues allemands et polonais ont rencontré l'opposition tôt ce matin, avant de rencontrer le pouvoir présidentiel. Un porte-parole du gouvernement ukrainien a confirmé cette information à l'AFP.
Peu avant 11h, suite à la recrudescence des affrontements, le siège du gouvernement a été évacué par le personnel.
Au milieu de la journée, le Maire de Kiev a annoncé qu'il quittait le parti au pouvoir. Il dénonce un "bain de sang" et une "lutte fratricide". "La vie humaine doit être la valeur supérieure de notre pays et rien ne doit contredire ce principe", a-t-il ajouté.
En début d'après-midi, la chancelière allemande Angela Merkel a téléphoné au président ukrainien.
Elle a "fortement conseillé" à Viktor Ianoukovitch d'accepter une aide de l'Union européenne au dialogue avec l'opposition.
En milieu d'après-midi, les affrontements ont repris de plus belle. Les opposants ne faiblissent pas. Ils ont même enlevé 67 policiers.
C'est le ministère de l'Intérieur ukrainien qui a annoncé cette information. Il a ajouté que "les forces de l'ordre ont le droit d'utiliser les armes pour libérer leurs collègues".
Laurent Fabius, le ministre des Affaires étrangères, vient de rencontrer le président Ianoukovitch. Il a indiqué qu'il rencontra l'opposition.
Lui et ses homologues polonais et allemand ont fait savoir qu'ils resteront à Kiev jusqu'à vendredi pour négocier un plan de sortie de crise avec les deux parties.
Les athlètes Ukrainiens quittent Sochi
Alors qu'ils se sont vus refuser le port du brassard noir (en signe de solidarité envers leur peuple), certains athlètes olympiques sont rentrés en Ukraine.
Si beaucoup d'entre eux ont déjà pris part à leurs épreuves, d'autres ne se s'y sont pas présentés. Comme les deux skieuses en cross-country, Marina Lisogor et Katerina Serdiouk, qui devaient concourir en demi-finales de leurs spécialités hier après-midi.
Plus tard dans la soirée, on apprenait qu'une autre skieuse, Bogdana Matsotska, se retirait de la compétition en soutien aux manifestants.
Même si elle a déjà participé à deux épreuves de ski alpin, l'athlète ukrainienne de 24 ans décline son slalom de vendredi pour rentrer au pays.
Près des deux tiers des athlètes ukrainiens seraient rentrés. La dizaine de compétiteurs restés souhaitent concourir en l'honneur de leur pays.
Sergueï Bubka, le célèbre perchiste ukrainien, également président du comité olympique ukrainien et membre du Comité International Olympique (CIO), avait réclamé le port du brassard noir au CIO.
Mais il a été débouté par l'organisation internationale, qui a rappelé que la politique ne devait pas s'insérer dans les Jeux.
Sergueï Bubka s'est exprimé sur son compte twitter. « Je suis choqué par ce qu'il se passe dans mon pays, surtout que les violences ont lieu pendant les jeux Olympiques », a-t-il écrit sur le réseau social. Il appelle au respect de la trêve olympique.