
Le groupe Etat islamique (ou Daech) s'est emparé mercredi 20 mai du nord de la cité antique de Palmyre. Cette avancée marque un nouveau point dans la bataille du groupe jihadiste contre le régime syrien, suscitant l'inquiétude pour les trésors archéologiques de la ville. Plus tard, on apprenait que les islamistes contrôlaient la totalité de la cité antique de Palmyre. Selon Associated Press en effet, les jihadistent revendiquent la prise de la cité dans sa totalité.
"L'EI contrôle la quasi-totalité de Palmyre", a déclaré le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane, faisant état du "retrait massif des forces du régime de tous les secteurs". Il a cependant précisé que les jihadistes n'étaient pas entrés dans la prison (est) et le siège des Renseignements militaires (ouest) où se trouvent un grand nombre de soldats.
Après plusieurs heures de violents combats, les jihadistes avaient d'abord pris "la totalité du nord" de Palmyre et "les soldats du régime se sont enfuis de cette partie qui représente un tiers de la cité", a déclaré à l'AFP Rami Abdel Rahmane, directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). "Ils sont entrés sans véhicules et se trouvent parmi les immeubles", a-t-il ajouté.
Un trésor historique et archéologique
"Les gens ont très peur", a affirmé un militant sur place via internet à l'AFP. Une source de sécurité syrienne a assuré que les jihadistes avaient pénétré dans la partie nord de Palmyre mais que "des combats de rue" s'y poursuivaient. L'avancée des jihadistes, qui ont lancé le 13 mai l'offensive contre Palmyre dans le centre du pays en guerre, est intervenue après la prise du bâtiment des renseignements généraux. Samedi 16 mai, Daech était déjà parvenu à prendre la majeure partie du nord de la ville avant d'en être chassé par l'armée.
Contacté par l'AFP, le directeur des Antiquités syriennes, Maamoun Abdelkarim, a affirmé que "la situation était très mauvaise", s'inquiétant du sort du site archéologique inscrit au patrimoine mondial de l'Humanité. L'Unesco a tiré la sonnette d'alarme dès le début de l'offensive jihadiste sur Palmyre, qui a fait des centaines de morts. Daech a déjà détruit des trésors archéologiques en Irak. La cité, vieille de plus de 2.000 ans, abrite les ruines monumentales d'une grande ville qui fut l'un des plus importants foyers culturels du monde antique. Son architecture unit aux Ier et IIe siècles les techniques gréco-romaines aux traditions locales et aux influences de la Perse.
(Huffpost)