La BCE frappe fort

Après plusieurs semaines de rumeurs, la Banque Centrale Européenne a dévoilé hier son nouveau plan. Elle prévoit le rachat de 60 milliards d'euros chaque mois jusqu'en septembre 2016. Soit un total de plus de 1 000 milliards d'euros.
Publié le 23/01/2015 à 08:59
Temps de lecture : 3 min
La BCE frappe fort

Après plusieurs semaines d'espoirs et de rumeurs, la Banque Centrale Européenne (BCE) a dévoilé son plan pour lutter contre la déflation lors de la conférence de presse de son président Mario Draghi. Et elle fait vivement réagir. «Boom !», «c’est une offensive monétaire inédite», «c’est Noël à Francfort !» ont aussitôt twitter les analystes spécialistes de l'institution.

Pour la première fois de son histoire, la BCE a lancé hier un gros programme de rachat d'actifs et de dettes publiques. Elle prévoit le rachat de 60 milliards d'euros chaque mois jusqu'en septembre 2016. Soit un total de 1 000 milliards d'euros !

Juste après cette annonce, les indices des bourses européennes ont monté d'un peu plus 1 %. Les taux d'emprunt de l'Espagne, de l'Italie et de la France ont quant à eux atteint leur plus bas niveau historique.

Plus que prévu

À partir de mars, la Banque va donc racheter des titres de dettes aux institutions financières de la zone euro. L'institut monétaire achètera des obligations souveraines (les emprunts des États), et des titres privés (obligations sécurisées d'institutions financières).

Le rachat d'obligations d’État serait une façon de soutenir les mauvais élèves de la zone euro en ne les incitant pas à mener des programmes d'austérité.

Avec plus de 1 000 milliards d'euros, c'est plus que ce qu'attendaient les analystes, qui misaient sur 500 à 750 milliards d’euros.

Lutter contre la déflation

Ces mesures inédites ont pour but de remettre les 19 pays de la zone euro sur la voie d'une croissance solide et d'éloigner la menace déflationniste.

En décembre, les prix en zone euro ont baissé de 0,2 %. Ce qui a ravivé les craintes d'un scénario de déflation en Europe.

Ce phénomène équivaut souvent à un marasme économique dont il est difficile de sortir. Le Japon y est confronté depuis vingt ans.

Tant que l'inflation ne se redresse pas suffisamment, la BCE continuera les achats. Les pays comme la Grèce, qui sont sous programme d'assistance de la Troïka (Fonds monétaire international, Commission et Union européennes), seront soumis à des critères supplémentaires.