
Sa victoire ne fait aucun doute. Alexis Tsipras est devenu le plus jeune Premier ministre grec depuis plus de 100 ans. À l'issue des élections législatives et après décompte d'un peu plus de 90 % des suffrages, le Parti de gauche radicale, Syriza, obtient 36,3 % des voix.
Antonis Samaras, le premier ministre sortant, a reconnu sa défaite. Il espère «que le prochain gouvernement va maintenir les acquis économiques d'un pays qui est en train de sortir de la crise.» Le parti néo-nazi Aube dorée, dont le leader est en prison, se classe troisième avec 6,3%.
Reste encore en jeu la majorité absolue au Parlement. «Il y a un énorme suspense sur la majorité absolue», affirme Michalis Kariotoglou, un responsable qui traite les résultats du ministère de l'Intérieur. Les projections en siège donnent au Parti de gauche radicale 149 sièges au Parlement, à deux sièges de la majorité absolue.
Si le parti de gauche radicale n'obtient pas la majorité, il devra mettre en place des alliances ou une coalition. Ce qui pourrait passer par des négociations avec des petits partis comme les Indépendants grecs ou Potami.
Contre l'austérité
«Le mandat donné par le peuple annule les plans d'austérité.» Le nouveau Premier ministre donne le ton. Alexis Tsipras a déclaré vouloir négocier avec les créanciers une nouvelle solution qui sera bénéfique pour tous.
Le programme économique du Syriza comprend donc la fin des mesures d'austérité et la re-négociation de la dette publique du pays, à 175 % du Produit intérieur brut.
Le pays attend le déblocage de l'ultime tranche de prêts accordés à condition que la Grèce respecte ses engagements vis-à-vis de ses créanciers. La « troïka » des créanciers s'est engagée, depuis 2010, à accordé 240 milliards d'euros de prêts.
Alexis Tsipras fraîchement nommé Premier Ministre est attendu cet après-midi par le président de la République, Károlos Papoúlias, pour former le nouveau gouvernement.