Donald Trump embrase le Proche-Orient

Le président américain dit être « déterminé » à obtenir un accord de paix entre Israéliens et Palestiniens, sans dessiner aucune perspective ou stratégie pour y parvenir.
Publié le 07/12/2017 à 07:58
Temps de lecture : 4 min
Donald Trump embrase le Proche-Orient
En annonçant, mercredi, que les Etats-Unis reconnaissaient désormais Jérusalem comme capitale d’Israël, Donald Trump a plus donné l’impression de réparer ce qu’il a présenté comme une erreur ancienne que de tracer une perspective inédite de relance des négociations israélo-palestiniennes.

« Cela aurait dû être fait depuis longtemps », a-t-il assuré. L’instant choisi pour cette rupture témoigne par ailleurs d’un caractère presque indépendant de la volonté présidentielle. Contraint de geler tous les six mois l’application d’une loi du Congrès votée en 1995 pour transférer l’ambassade des Etats-Unis de Tel-Aviv à Jérusalem, M. Trump s’était exécuté de mauvaise grâce en juin. L’échéance de décembre s’est imposée à lui pour précipiter ce revirement, même si pour des raisons pratiques il faudra attendre des mois avant qu’une représentation diplomatique ouvre ses portes dans la ville sainte pour trois religions monothéistes.

Comme d’autres initiatives précédentes, la volte-face de Donald Trump a débuté par une mise en perspective flatteuse visant à opposer l’homme d’action à des prédécesseurs qui se seraient payés de mots en plaidant pour ce transfert le temps d’une campagne pour y renoncer une fois arrivés à la Maison Blanche.

Prisonniers « d’hypothèses » et de « stratégies perdantes », ces prédécesseurs ont été jugés avec sévérité. « Certains » (c’est-à-dire le président lui-même), « ont pensé qu’ils manquaient de courage », a-t-il assuré. Critiques et condamnations Les justifications avancées par Donald Trump n’ont guère convaincu, la partie israélienne exceptée, si on en juge la vague de réactions négatives que l’annonce de mercredi a provoquées. Le rejet palestinien a été massif et les capitales arabes alliées aux Etats-Unis ont également multiplié les critiques et les condamnations.

En France, le Conseil Représentatif des Institutions Juives de France, a appelé Emmanuel Macron a reconnaître à son tour Jérusalem comme capitale d'Israël. Mais le président français a qualifié de "regrettable" la décision de Donald Trump et a quant à lui appelé à "éviter à tout prix les violences". La première ministre britannique Theresa May s'est également exprimé un peu plus tard disant qu'elle n'est "pas d'accord" avec le président américain. Angela Merkel pour l'Allemagne "ne soutient pas" cette décision. L'Iran de son côté prévient que la décision de Trump provoquera une "nouvelle Intifada". (AFP/le monde)