
Les négociations autour du « Brexit » s’annoncent effectivement corsées. François Hollande, Angela Merkel, et Mattéo Renzi l’ont réaffirmé hier : la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne, décidée par référendum jeudi dernier, doit avoir lieu vite. Mais David Cameron, le premier ministre britannique ne l’entend pas de cette oreille. Il a déclaré : « Le gouvernement britannique n’invoquera par l’article 50 [qui enclenche le processus de sortie d’un membre de l’UE à ses partenaires] pour le moment (…) Telle est notre décision souveraine, et il incombe à la Grande-Bretagne, et à elle seule, de la prendre »
- Jean-Claude Junker souhaite que le Royaume Uni clarifie rapidement sa position -
Le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, a exhorté mardi le Royaume-Uni à "clarifier le plus rapidement possible la situation" après le "Brexit", excluant toute négociation avec Londres avant la notification de sa future sortie de l'UE.
"Nous ne pouvons pas nous installer dans une incertitude prolongée (...) Je voudrais que le Royaume-Uni clarifie sa position, pas aujourd'hui, pas demain matin, mais rapidement", a insisté M. Juncker devant le Parlement européen réuni en session extraordinaire à Bruxelles.
"Pas de notification, pas de négociation", a-t-il martelé, prononçant ces derniers mots en anglais.
Le président de la Commission a exclu que les conditions du divorce entre Londres et l'Union européenne puissent faire l'objet de "la moindre négociation secrète", ni que Londres en fixe le calendrier.
"C'est nous qui décidons de l'ordre du jour, pas ceux qui veulent quitter l'UE", a-t-il prévenu.
Le Parlement européen doit adopter à la mi-journée une résolution, non contraignante, enjoignant le Royaume Uni à déclencher "immédiatement" la procédure de sa sortie de l'UE après le référendum du 23 juin favorable au Brexit.
Face à la temporisation des dirigeants britanniques, les chefs d'Etat et de gouvernement de l'UE, qui se réunissent en sommet à 13H00 GMT, multiplient eux aussi les pressions pour "ne pas perdre de temps" et ne pas paralyser le bloc dont l'avenir est en jeu.
- Angela Merkel prévient le Royaume-Uni : il n'y aura pas de choix "à la carte"-
La chancelière allemande Angela Merkel a prévenu mardi que le Royaume-Uni, après le Brexit, ne pourrait pas "choisir à la carte" de garder les privilèges qu'il avait au sein de l'Union européenne, tout en renonçant à toutes ses obligations.
"On s'assurera que les négociations ne se déroulent pas selon le principe du +choix à la carte+. (...) celui qui sort de la famille ne peut pas s'attendre à ce que tous ses devoirs disparaissent et que ses privilèges soient maintenus", a-t-elle dit devant le Bundestag, la chambre basse du Parlement allemand.
"L'UE est assez forte pour surmonter le départ de la Grande-Bretagne, elle est assez forte pour continuer à aller de l'avant même à 27 membres", a-t-elle jugé avant un sommet européen crucial à Bruxelles où les dirigeants se réuniront pour la première fois durant une partie de leurs débats sans le Royaume-Uni.
Avec l'AFP