"La nature reprend ses droits": à Schoeneck (Moselle), un lac artificiel se forme spontanément dans une friche industrielle en lieu et place d'une ancienne carrière minière, exploitée pour en extraire du sable jusqu'à la fin du XXe siècle.
La fin de l'exploitation des puits Simon en 1997, a laissé derrière elle une friche minière de plus de 80 hectares. Mais depuis plus d'un an, un phénomène de montée des eaux y est visible, avec la création d'une sorte de lac artificiel.
Un phénomène naturel loin d'être étonnant, pour Nicolas Taillefer, directeur de l'Unité territoriale après mine (UTAM) Est du Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM).
"Depuis 18 mois, on voit apparaître une nappe d'eau qui était présente dans les grès avant l'exploitation minière", explique-t-il à l'AFP. Actuellement, il y a déjà plus de cinq mètres de profondeur.
"Ca ne débordera pas", assure M. Taillefer. Le site est surveillé régulièrement et quelques opérations de pompage ont déjà lieu.
Le niveau de l'eau continuera à monter, peut-être quelques dizaines d'années, sans risques puisqu'il n'y a pas d'habitations sur cette friche industrielle, souligne le représentant du BRGM.
L'Etat s'est également engagé à gérer le niveau d'eau, au cas où il menace infrastructures ou habitations.
"Tout est naturel, c'est la nature qui reprend ses droits", assure M. Taillefer.
L'exploitation du sable de la carrière permettait, au siècle dernier, de remblayer les galeries des mines. La remontée des eaux de la nappe de grès est déjà surveillée par le BRGM depuis plusieurs années. Elle est consécutive à l'arrêt des opérations de pompage visant à éviter l'ennoiement des galeries minières.
Outre ce phénomène naturel, la communauté d'agglomération de Forbach, qui a racheté le terrain en 2021, est en train d'y créer une piste cyclable permettant de relier l'agglomération à la ville allemande de Sarrebruck, et d'ouvrir le site, pour l'heure fermé d'accès par des barrières, aux locaux.
A une quinzaine de kilomètres de là seulement, se trouve l'ancienne carrière Barrois de Freyming-Merlebach, où la nature a également repris le dessus.
"Renaturé suite à l'arrêt de l'exploitation du charbon", ce site se présente comme "un canyon long de trois kilomètres et large de 850 mètres", avec un fond humide et des falaises de grès bigarré, indique le département de la Moselle sur son site internet.
Des aménagements ont été effectués par les collectivités locales afin d'en faire un lieu de visite, voire de tourisme: des itinéraires de randonnée sont balisés, des aménagements permettent d'y observer la faune ou la flore.
(AFP /crédit image AFP)